Mâle justice
Les femmes ont tendance à s’apitoyer sur les souffrances des autres. Les hommes, quant à eux, y sont plus indifférents. Schématiquement, on peut dire qu’elles sont plus sensibles, et eux, plus méchants.
Ce n’est pas une découverte, mais les nouvelles techniques d’étude du fonctionnement du cerveau montrent que c’est bien « dans leur nature ». Une recherche dirigée par le Dr Tania Singer, du Wellcome Department of Imaging Neuroscience de l’University College de Londres, et dont rend compte la revue Nature, en a donné pour la première fois des preuves physiques « objectives ». La technique utilisée est l’imagerie par résonance magnétique (IRM), qui permet d’observer les variations locales des régions cérébrales.
L’expérience consistait à montrer à plusieurs sujets, hommes et femmes, la punition (légère : petits chocs électriques) de personnages antipathiques. Les « juges » répondaient à un questionnaire, mais leur cerveau était également observé par IRM. Pour la première fois, on avait ainsi la représentation biologique d’un comportement. Les réponses au questionnaire correspondaient exactement aux images de l’IRM. Prolongée avec la punition de tricheurs avérés, l’expérience a révélé également que les femmes réagissaient de manière empathique, mais que les hommes approuvaient la punition.
Selon le Dr Singer, ces dispositions innées sembleraient expliquer que, dans l’évolution des sociétés il était « naturel » que les hommes se chargent en priorité de faire régner la justice et de punir ceux qui le méritaient.
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