Tunisie : Jamel Belhaj dans les starting-blocks

Jamel Belhaj est aux commandes de la Caisse des dépôts et consignations. Une institution dont la montée en puissance pâtit de l’immobilisme ambiant.

Après la révolution, il a été directeur de cabinet du ministre des Finances Jalloul Ayed. © Ons Abid/JA

Après la révolution, il a été directeur de cabinet du ministre des Finances Jalloul Ayed. © Ons Abid/JA

Julien_Clemencot

Publié le 10 avril 2013 Lecture : 2 minutes.

Ces derniers mois, Jamel Belhaj, directeur général de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), multiplie les réunions pour présenter la jeune institution tunisienne. « La création de la CDC suscite beaucoup d’enthousiasme, se réjouit-il. Mais nous avons un cahier des charges précis, nous ne sommes pas une banque. Notre mission est de participer à la politique du gouvernement en matière d’emploi et de développement régional en soutenant le secteur privé. » Pour y parvenir, l’ancien directeur général de la dette publique, qui a fait toute sa carrière au ministère des Finances, l’assure : « Nous n’investissons que dans des projets dont la rentabilité est supérieure à celle des bons du Trésor [6 % sur dix ans, NDLR], et toujours comme partenaire minoritaire. »Cliquez sur l'image.

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À la tête d’un pactole d’environ 4 milliards de dinars (1,95 milliard d’euros) provenant notamment de l’épargne postale, Jamel Belhaj, 55 ans, devrait devenir l’un des personnages importants de la stratégie de relance économique tunisienne. Un challenge de plus pour celui qui, après la révolution, fut le directeur de cabinet du ministre des Finances. « Je connaissais Jalloul Ayed depuis le début des années 2000. Au moment de sa nomination, il a cherché quelqu’un qui possédait le mode d’emploi de l’administration, et j’ai accepté », explique l’intéressé. Une période pendant laquelle son patron ressort des cartons le projet de création de la CDC, avec le but de stimuler les investissements. Très impliqué sur ce dossier, Jamel Belhaj en prend naturellement les rênes en février 2012.

Partie prenante dans quatre fonds, dont un respectant les principes de la charia, la CDC a pour l’heure investi près de 50 millions d’euros. Plusieurs autres véhicules financiers sont en cours d’élaboration, notamment avec la Caisse des dépôts française. Mais sa montée en puissance reste ralentie par l’immobilisme de la troïka au pouvoir, focalisée sur l’organisation de nouvelles élections en fin d’année. En attendant d’avoir enfin de grands projets à financer, Jamel Belhaj et son équipe patientent en gérant une partie des sociétés confisquées au clan Ben Ali. Amateur de course de fond, l’homme sait que son heure viendra.

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