Le CV antidiscrimination
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« Rendre systématiquement anonymes les curriculum vitae » : c’est la mesure la plus spectaculaire proposée par Claude Bébéar, président du conseil de surveillance du groupe d’assurances Axa, pour « résorber les inégalités d’insertion dans l’entreprise, en distinguant les inégalités dues à une absence de qualification des inégalités résultant de la discrimination à l’embauche ». Une peau qui n’est pas blanche ou un nom étranger classent en effet trop souvent le candidat dans les « minorités visibles » que l’on ne reçoit pas ou auxquelles on ne répond même pas.
La pratique existe déjà. Le rapport Bébéar recommande de la systématiser. Le CV préciserait les diplômes et les qualifications du candidat, mais ne donnerait ni son nom, ni sa photo, ni son sexe. Et pas forcément son âge. Dans les grandes et moyennes entreprises, une cellule indépendante de la direction des relations humaines « anonymiserait » les CV avant de les faire suivre aux décideurs. Les cabinets de recrutement s’engageraient à transmettre des CV anonymisés aux entreprises qui auraient explicité par écrit le profil du poste à pourvoir. Les chambres de métiers et de commerce qui recueillent les demandes d’emploi pourraient, elles aussi, ventiler de tels CV. Quelle que soit sa « race », le candidat aurait ainsi au moins une chance d’avoir un premier entretien. Le système est déjà couramment employé au Canada ou aux États-Unis, par exemple.
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