Quand l’union fait la force

Sept PME fédèrent leurs moyens pour jouer dans la cour des grands. Une réponse aux multinationales qui tentent de les écarter des marchés locaux.

Publié le 28 septembre 2008 Lecture : 2 minutes.

Lancée en avril dernier à Ouagadougou, au Burkina, l’initiative ITC WCA (Information Technology Consortium West and Central Africa) est devenue aujourd’hui une union effective. Elle associe sept SSII d’Afrique de l’Ouest et centrale : FTF et Solid (Sénégal), H2-Com (Bénin), Inova et SIT (Côte d’Ivoire), Prologiq (Cameroun) et Softnet (Burkina). Ensemble, elles représentent un chiffre d’affaires proche de 15 millions d’euros, et emploient 250 personnes. L’objectif de leur partenariat consiste à fédérer leurs actions commerciales et techniques afin de mieux répondre aux demandes de leurs clients et de faire face à la concurrence des groupes internationaux sur les marchés africains.
« La croissance du marché du conseil et des services dans la région est estimée entre 7 % et 10 % par an », rappelle Daniel Médou, directeur général de Prologiq, l’un des promoteurs du consortium. Premier problème : si l’intégration, le développement et la maintenance de solutions informatiques, cur de métier des SSII comme la sienne, sont en plein essor dans la région, c’est souvent sous la pression du secteur privé, multinationales ou entreprises locales, qui s’établissent progressivement dans tous les pays. Le secteur public représente, par ailleurs, un important potentiel en acquisition de matériels, besoins d’interconnexion et développement des solutions de gestion des ressources humaines et de gouvernance (intranet collaboratif, e-gouvernement). « Nos clients s’attendent à ce que nous leur fournissions des solutions et des services à valeur ajoutée, et que nous garantissions la valeur d’usage de nos produits pendant tout leur cycle de vie », ajoute Patrick Ismaël M’Bengue, directeur général d’Inova.

Les mêmes coûts dans la plupart des pays
Ces exigences se traduisent par des appels d’offres souvent hors de portée des SSII africaines. De taille restreinte – les sept d’ITC WCA réalisent individuellement entre 1 million et 5 millions d’euros de chiffre d’affaires -, elles souffrent pour la plupart de sous-capitalisation, ce qui les empêche d’investir dans les ressources humaines qui leur permettraient de répondre à de « grands » appels d’offres. Ou de multiplier les implantations : « Malgré nos compétences techniques reconnues, nous éprouvons des difficultés à répondre aux attentes de clients qui souhaitent être accompagnés dans leur développement dans d’autres pays », explique Patrick Ismaël M’Bengue.
D’où l’idée de fédérer les actions : « Cela nous permet d’assurer une couverture régionale, dit Daniel Médou. Nous avons mis en place une organisation de livraison de nos prestations qui nous permet réaliser nos missions à partir de deux ou trois bases physiques. Chacun de nous, en s’appuyant sur les infrastructures de nos partenaires, dispose d’un complément de capacité, ce qui lui permet de livrer le même service au même coût dans la plupart des pays. »
Le consortium se sent, en outre, en mesure de faire face à l’évolution du marché et à la concurrence : « Nous espérons pouvoir répondre aux nouvelles exigences exprimées par nos donneurs d’ordres privés et publics, et être en mesure de tenir tête aux nouveaux entrants sur nos marchés », confirme Patrick Ismaël M’Bengue. Les compagnies aériennes africaines pourraient peut-être s’inspirer de leur exemple : sans elles, aucune collaboration n’est possible entre SSII africaines, et un des atouts qu’elles mettent en avant s’effondrerait, celui de la proximité entre clients et fournisseurs : « La plupart de nos unités opérationnelles sont à deux ou trois heures de vol de chacune de nos bases », conclut Daniel Médou.

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