Maliki voulait la peau de Saddam

Publié le 28 septembre 2008 Lecture : 1 minute.

Saddam Hussein a été envoyé à la potence, le 30 décembre 2006, par une manuvre du Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki. C’est ce que révèle – ou confirme un documentaire intitulé The Trial of Saddam Hussein qui sera diffusé le 12 octobre aux États-Unis sur le réseau PBS et dont le New York Times s’est procuré une copie.
La manuvre a consisté, une semaine avant le verdict du 5 novembre, à contraindre à la démission un des juges, Moundhour Hadi, dont Maliki craignait la clémence, et à le remplacer par Ali al-Kahaji. Ce dernier n’avait suivi le procès que de très loin, mais Maliki était sûr qu’il était favorable à la peine de mort, et qu’avec lui Saddam n’écoperait pas seulement de la prison à vie.
John Burns, auteur de l’article du New York Times, a lui-même couvert le procès en 2006. Pour la sortie du documentaire, il a interrogé le porte-parole de Maliki, qui a, bien entendu, catégoriquement démenti toute intervention du Premier ministre et de son gouvernement. Il n’a pas réussi à joindre Hadi. Et, sans surprise, trois autres juges se sont refusés à tout commentaire.
En revanche, Burns a pu prendre contact avec un avocat canadien, William Wiley, qui, à l’époque, était le conseiller du Haut Tribunal irakien chargé de juger Saddam et ses séides. Wiley, qui est interviewé dans le documentaire de PBS, a confirmé à Burns les incessantes pressions des collaborateurs de Maliki pendant le procès. Le juge Hadi a été menacé, s’il ne démissionnait pas, d’être révoqué de ses fonctions et d’être expulsé, avec sa famille, de la Zone verte de Bagdad. Ce qui, étant donné le climat de violence de l’époque, équivalait à une condamnation à mort.

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