L’algérien BKL parie sur la franchise

Le fabricant de fenêtres en aluminium et en PVC crée un réseau de franchisés qui doit couvrir le territoire dans les cinq ans. Une première dans le pays.

Publié le 28 septembre 2008 Lecture : 3 minutes.

Près de 1 000 nouveaux emplois et un chiffre d’affaires en forte progression à 1,2 milliard de dinars (DA, 14 millions d’euros) d’ici cinq ans : c’est l’objectif de BKL. Le pionnier algérien de la fabrication de fenêtres en PVC dans les années 1990 innove à nouveau en créant son propre réseau d’une centaine de franchisés, « Dar BKL ». D’ici à 2009, ils permettront à l’entreprise familiale, lancée en 1970 par Abdelwahab Boukeïla, de changer de dimension. Novatrice pour une entreprise algérienne, cette stratégie lui évite la lourde gestion de points de vente tout en assurant, sur le territoire, la distribution et l’installation de ses profilés extrudés (encadrements) et des vitrages destinés au marché du bâtiment.
Un plan de développement concocté depuis 2004 par l’actuel PDG, Samy Boukeïla, le fils. À la suite d’un séminaire de la Banque africaine de développement (BAD) consacré à la franchise, il sent l’opportunité à saisir. Pour créer la première franchise industrielle algéro-algérienne, il est épaulé par la Société financière internationale (Banque mondiale), qui lui offre une assistance technique dès 2005. Il conclut, en janvier 2007, une première convention avec la Banque extérieure d’Algérie (BEA), suivie, en janvier 2008, d’une deuxième, avec l’Association nationale de soutien à l’emploi des jeunes (ANSEJ). Depuis, le réseau s’est implanté dans les principales villes, avec l’objectif de couvrir le territoire dans les cinq ans. En contrepartie d’un droit d’entrée et de royalties, les franchisés sont formés et bénéficient du savoir-faire industriel ainsi que d’un soutien marketing.

Augmentation de capital
À 45 ans, Samy Boukeïla n’en est pas à son coup d’essai. C’est lui qui a opéré, en 1988, la mue de la société familiale, spécialisée dans la menuiserie en aluminium. Signe de cette volonté de croissance, la modeste entreprise d’origine (une SARL) au capital de 3 millions de DA s’est transformée, en 1994, en société par action, dotée de 24 millions de DA. Un capital augmenté l’an dernier à 708 millions de DA par des investisseurs privés.
Pourtant, tout n’a pas été facile. « On a songé à abandonner plusieurs fois », reconnaît le PDG. En 1985, l’entreprise doit obtenir l’agrément des autorités et créer une nouvelle société pour introduire le PVC dans son domaine d’activité. L’atout de ce plastique ? Sa forte intégration locale. L’Algérie produit en quantité ce dérivé d’hydrocarbures. Au contraire du bois, plébiscité, mais trop souvent de mauvaise qualité. Pour le PVC, BKL fait appel à l’Enip, la société nationale de pétrochimie, filiale de Sonatrach. Et fabrique ses produits dans ses propres usines dès la fin 1990. Mais l’Algérie entre en récession. BKL se déploie en Europe sur les marchés des particuliers, des distributeurs (Leroy Merlin), soldeurs. Mais les marges sont faibles. « Nous étions sur des marchés spots, sans aucune visibilité sur le moyen et le long terme », précise Samy Boukeïla. Le chiffre d’affaires s’effondre de 2 à 3 millions de dollars entre 1995 et 2001.
En 1998, BKL se repositionne avec succès sur le marché local, qui représente aujourd’hui 28 milliards de DA. Les deux sites, près d’Alger, tournent à plein régime. La production atteint 110 000 fenêtres par an. Et 1 500 tonnes de semi-produits (joints d’isolation, pièces à injecter, profils extrudés). Entre le développement du réseau de franchisés et la participation au programme présidentiel de construction de 1 million de logements d’ici à 2010 (un marché de près de 10 millions de fenêtres), le carnet de commandes de BKL est bien garni.

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