Jérôme Champagne

Directeur des relations internationales de la Fédération internationale de football association (Fifa)

Publié le 28 septembre 2008 Lecture : 2 minutes.

Il est sans doute l’un des rares technocrates européens capables de citer sans hésitation les cinquante-?trois capitales africaines. Laissez-lui le temps de la réflexion et il vous donnera sans doute les surnoms de toutes les sélections nationales du continent, des Mourabitounes de Mauritanie aux Harambee Stars du Kenya, en passant par les Flames du Malawi
Jérôme Champagne (50 ans) est le directeur des relations internationales de la Fédération internationale de football association (Fifa), dont le siège est à Zurich, en Suisse alémanique. Il y a un peu plus de dix ans, il était membre du Comité français d’organisation de la Coupe du monde France 1998. C’est dans ce cadre qu’il a été amené à rencontrer l’actuel patron de la planète foot, le Suisse Joseph Blatter. Entre les deux hommes, le courant passe. Du coup, dès son élection à la tête de l’institution, en juin de cette même année 1998, Blatter l’appelle à ses côtés en tant que conseiller, puis le nomme secrétaire général adjoint chargé des relations avec les associations nationales.

Depuis, l’intitulé du poste a changé, mais les dossiers gérés par Jérôme Champagne sont à peu près les mêmes : « les politiques sportives, les relations avec les gouvernements et les fédérations ». Pour ses collègues, il est, tout simplement, le « ministre des Affaires étrangères de Blatter ». Selon les missions que celui-ci lui confie, il joue tantôt les « Monsieur Afrique », tantôt les commissaires au développement. Une consécration pour ce diplomate de carrière, naguère en poste à Mascate, La Havane, Paris, Los Angeles et Brasília.
Plus loin encore dans le passé, Champagne fut journaliste sportif au bihebdomadaire France Football, où il était chargé des pages « étranger ». Si bien que sa visite à Jeune Afrique, à la mi-septembre, a presque pris des allures de retour aux sources.
À moins de deux ans de la Coupe du monde en Afrique du Sud – la première jamais organisée sur le continent -, Jérôme Champagne s’efforce de rassurer les sceptiques. Car il en est convaincu : « Le 11 juillet 2010 à Johannesburg, le football africain aura fait un véritable bond en avant. » Malgré les soupçons de trucage de plusieurs matchs du dernier Mondial allemand, malgré la relative faiblesse des équipes africaines engagées, malgré les nombreux conflits d’autorité provoqués par les ingérences systématiques de certains ministres des Sports dans les affaires de leurs fédérations, l’envoyé très spécial de « Sepp » Blatter reste un incurable « afroptimiste ».
Les initiatives lancées par la Fifa sur le continent depuis dix ans (du programme d’assistance financière (PAF) au projet « Goal », en passant par le programme « Gagner en Afrique avec l’Afrique ») lui paraissent d’indiscutables succès. Les objectifs sont toujours les mêmes. D’une part, renforcer les infrastructures administratives et sportives (construction de sièges pour les fédérations, de centres techniques, de pelouses artificielles, etc.) ; de l’autre, veiller au bon fonctionnement des championnats nationaux.
Mais le combat de Jérôme Champagne ne se limite pas à un seul front. En Europe, grâce à la présidence française de l’UE (jusqu’à la fin de l’année), il espère faire avancer la règle dite du « 6 + 5 ». Autrement dit : la limitation du nombre de joueurs étrangers dans les clubs européens, afin de « revitaliser les championnats africains ». Mais là, la partie s’annonce beaucoup plus délicate

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