Embrouillamini au Caire

Publié le 28 septembre 2008 Lecture : 1 minute.

Cinq Allemands, autant d’Italiens, une Roumaine et huit Égyptiens ont été enlevés, le 19 septembre, alors qu’ils se trouvaient dans la région de Gilf el-Kébir (Égypte), un site perdu au milieu du désert, à proximité des frontières libyenne et soudanaise. Les kidnappeurs se sont ensuite repliés avec leurs otages (dont des septuagénaires) dans la zone du Djebel Uweinat (1 900 mètres), à quelque 25 km à l’intérieur du Soudan. Depuis, ils sont pratiquement encerclés par des unités antiterroristes soudanaises et égyptiennes. Des négociations se poursuivent via le téléphone satellite de l’organisateur de l’expédition, qui fait partie des otages. Les ravisseurs réclament une rançon de 6 millions d’euros.
Dans la gestion médiatique de la crise, Le Caire s’est passablement pris les pieds dans le tapis. Soucieuses de préserver le tourisme, l’une des principales sources de devises (plus de 8 milliards de dollars en 2007), les autorités égyptiennes parlent de « bandits de grand chemin » plutôt que de « terroristes » pour désigner les auteurs de l’enlèvement. Et multiplient les gaffes. La palme revient à Ahmed Abou el-Gheith, ministre des Affaires étrangères, qui a annoncé, le 22 septembre, à New York, que les otages avaient été libérés, avant d’être démenti par son gouvernement. Les patrons de presse cairotes ont pour leur part reçu des autorités un appel téléphonique leur interdisant de parler de cette affaire, interdiction levée deux heures plus tard
La confusion a aussi porté sur la nationalité des ravisseurs. Le Caire dément qu’ils soient égyptiens. D’autres sources parlent de Soudanais liés aux mouvements rebelles du Darfour, ou encore de Tchadiens. Le fait est que cette prise d’otages constitue un nouveau revers pour le gouvernement égyptien, l’expédition ayant reçu l’autorisation militaire requise. Mais l’insécurité au pays des pharaons n’affecte guère le tourisme. Quelques jours après l’enlèvement, quatre groupes de visiteurs se sont rendus à Gilf el-Kébir. « C’est le moment d’y aller, note un voyagiste, parce que les mesures de sécurité ont été renforcées. »

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