Elysian, compagnie structurellement déficitaire

Publié le 28 septembre 2008 Lecture : 1 minute.

Malgré une avance de trésorerie de 50 millions de F CFA, fournie par le gouvernement, la compagnie privée Elysian Airlines a bien du mal à décoller. Le directeur général de la société, Julius Oben, a un bouc émissaire tout trouvé : Toumaï, la compagnie tchadienne qui opère au Cameroun. Pourtant, même sans cette concurrence, Elysian aurait bien du mal à équilibrer ses comptes.
Il y a d’abord des charges « complètement stupéfiantes », explique le directeur technique, Anatole Niambe. Elysian loue deux Fokker F-28 à la compagnie Air Leasing. Pour un aller-retour Douala-Garoua-Maroua, il faut débourser 4,5 millions de F CFA, à raison de 1 million pour une heure de vol. Il faut ensuite ajouter 1,5 million de F CFA de TVA, 8 millions pour le carburant, 125 000 F FCFA de taxe de « toucher » à verser à ADC. Sans compter les charges salariales pour les 24 employés que compte le transporteur.
Or la compagnie n’effectue que trois vols par semaine, avec 63 sièges par avion. Malgré un taux de remplissage plutôt satisfaisant (94 %), elle ne peut équilibrer ses comptes. En cause, les tarifs pratiqués qui, selon l’opérateur, sont trop bas. Les prix restent contrôlés par le gouvernement, qui veut les maintenir en deçà du seuil psychologique de 200 000 F CFA. « Au regard de nos contraintes d’exploitation, se plaint Julius Oben, le déficit par passager est d’au moins 100 000 F CFA par vol, quelle que soit la destination. » Pour rendre rentable la ligne du Nord, il faudrait des avions plus grands et moins gourmands en kérosène. Ou une nouvelle aide de l’État sur le prix du carburant

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