Dakar contre-attaque
Publié le 28 septembre 2008 Lecture : 1 minute.
Comme il l’avait promis à Mame Madior Boye au cours de leur entretien du 15 septembre (voir J.A. n° 2489), le président Abdoulaye Wade a confié à un pool de onze avocats la défense de son ex-Premier ministre et des huit autres personnalités visées par un mandat d’arrêt international lancé le 12 septembre. Diligentée par le juge français Jean-Wilfrid Noël, cette procédure est destinée à établir leur responsabilité présumée dans le naufrage du Joola, le 26 septembre 2002. La catastrophe avait coûté la vie à 1 864 personnes.
Arrivés à Paris le 23 septembre, Mes Elhadji Diouf, Moussa Félix Sow, Aïssatou Tall Sall et Massokhna Kane, ténors du barreau sénégalais et membres du collectif, se sont rendus au tribunal d’Évry pour demander que leur soit communiqué le dossier. Réponse du juge : « Je n’ai aucune obligation de le faire, vos clients n’ont pas été mis en examen. Je suis allé à Dakar pour les entendre, ce qu’ils ont refusé. J’ai émis des mandats d’arrêt dans le seul but de les contraindre à déférer à ma convocation. » Les avocats sénégalais ont toutefois fini par obtenir satisfaction. Le 24 septembre, sur instruction du ministère français de la Justice, le parquet d’Évry leur a remis le dossier. Après l’avoir consulté, ils ont revu Jean-Wilfrid Noël dans la matinée du 25 septembre pour lui proposer un accord : le retrait des mandats d’arrêt en échange d’une audition, dans le cadre de commissions rogatoires, des personnalités visées.
Parallèlement, un procureur du tribunal de Dakar instruit depuis le 19 septembre la plainte d’une victime de l’incendie de l’hôtel Opéra, à Paris, le 15 décembre 2005, dans lequel deux Sénégalais ont trouvé la mort. Il pourrait décerner des mandats d’arrêt contre Jacques Bravo, Dominique de Villepin et Jean-Pierre Raffarin, respectivement maire du 9e arrondissement, ministre de l’Intérieur et Premier ministre au moment des faits.
