Courrier des lecteurs

Publié le 28 septembre 2008 Lecture : 3 minutes.

Responsabilité partagée
– L’étudiant malien Hachim Maleke incrimine l’Église catholique (J.A n° 2482 pp. 96-97), à laquelle il reproche sa complicité avec « les Européens et les Blancs », coupables « des malheurs des Noirs depuis des siècles ». Ce jugement partial démontre une méconnaissance de l’histoire de l’Église catholique en Afrique et appelle quelques observations.
Certes, le bilan global de la présence catholique en Afrique noire n’est pas reluisant, avec plusieurs cas déplorables de connivence de l’Église avec des spoliateurs occidentaux. Cela dit, il faut soigneusement se garder de trop généraliser car, en bien des lieux de notre Afrique, l’Église catholique a fondé des hôpitaux, des écoles, des universités qui existent encore aujourd’hui, au Mali et ailleurs
Derrière la réaction de M. Maleke, on sent comme un relent d’« autovictimisation », attitude nocive qui consiste à se dédouaner de ses propres responsabilités pour identifier chez les autres – et chez eux seuls – la source de tous les maux. Et c’est peut-être dans cette philosophie du bouc émissaire que réside l’une des causes majeures du désarroi actuel de l’Afrique. Non ! M. Maleke, les causes du malheur de notre Afrique ne sont pas seulement exotiques. Comme la responsabilité africaine ne saurait se réduire aux « petites âmes indigènes », catégorie d’ailleurs assez floue. Elle est, à des degrés divers, la nôtre à tous, car le salut de l’Afrique repose sur nos épaules à tous. À chacun d’y apporter du sien dans sa sphère d’action.
Télesphore Matchinde, N’Djamena, Tchad

Pour un État palestinien
– Je pense que pour sortir du tunnel dans lequel nous ont plongés les attentats du 11 septembre 2001, la sagesse doit s’attaquer aux origines de la colère des Arabes et des musulmans et donc aux causes profondes du terrorisme. Et ce n’est pas sorcier de les évoquer : l’influence néfaste et va-t-en-guerre d’Israël et des juifs sur la politique américaine ; la colonisation de la Palestine et du deuxième lieu saint et sacré de l’islam, l’esplanade des Mosquées ; l’humiliation et l’asservissement des autochtones ; la colonisation de l’Irak et la main basse sur son pétrole ; le fait que les pays islamiques soient dans la ligne de mire des Occidentaux (Iran, Pakistan) et qu’une politique de deux poids deux mesures, flagrante et intolérable, soit appliquée en faveur de l’État hébreu. Je pense que la création d’une Palestine libre et viable avec Jérusalem-Est comme capitale suffira pour désarmer les ardeurs d’Al-Qaïda, vaincre le terrorisme et retrouver la paix pour tout le monde.
Imed Charfi, Radès, Tunisie

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Fier d’être africain
– Ce fut un réel plaisir de lire qu’un Ghanéen de 23 ans, Kofi Sarkodie Mensah alias Kofi Kingston, est champion de lutte aux États-Unis (J.A. n° 2478). En revanche, avec un peu de recul, je ne pense pas que ce champion mérite qu’on fasse ses éloges dans un hebdomadaire panafricain. Que c’est minable de vouloir nier ses origines africaines et de s’inventer des origines jamaïquaines, sous prétexte que ses fans américains ne connaissent pas le Ghana ! Qui ne connaît le Ghanéen Kofi Annan ? Et d’ailleurs, Akon, chanteur vivant aux États-Unis, n’a jamais caché ses origines sénégalaises, lui.
Louis Yao, Montreuil, France

Religions citoyennes
– Fervent militant de gauche, je voudrais néanmoins éclairer la démarche de Nicolas Sarkozy sur la laïcité positive, que j’approuve sincèrement. Ayant occupé magistralement le poste de ministre de l’Intérieur pendant des années, l’actuel président français a eu le mérite de comprendre que les religions peuvent influer de façon prépondérante sur le comportement des hommes, si ceux-ci appliquent scrupuleusement les principes qui constituent le fondement de leur croyance. Il y a plusieurs cultes monothéistes, mais il s’agit du même et unique dieu. Ce qui est mis en cause depuis des siècles, ce n’est pas la parole divine, mais l’attitude des gens qui détournent la doctrine théocratique pour justifier leurs méfaits. Pourtant, ils sont les premiers à donner des leçons aux autres.
Un vrai chrétien, un musulman pratiquant et un bon juif ne peuvent être que des citoyens exemplaires, donnant moins de fil à retordre à la justice. Initier les enfants à la religion dès le bas âge est une entreprise salvatrice pour la République dans ce monde où l’amour effréné de l’argent, la jalousie, l’égoïsme, la violence, la vengeance et la fraude sont devenus presque des vertus pour certains.
Paul Nibasenge N’Kodia, Paris, France

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