Mbeki durcit le ton
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«Nous devons tous comprendre que ce que nous faisons dans chacun de nos pays a un impact sur le reste de la sous-région. Nous coulerons ou nous nagerons ensemble. » Le rappel à l’ordre adressé – publiquement, une grande première ! – par le président sud-africain Thabo Mbeki à son homologue zimbabwéen Rober Mugabe est on ne peut plus clair.
Le 19 août, dans la « Lettre du président », qu’il édite chaque semaine sur le site Internet du parti au pouvoir, le Congrès national africain (ANC – www.anc.org.za), Mbeki a enjoint à Mugabe de comprendre que sa politique pouvait avoir des conséquences sur ses voisins, au moment même où une délégation du Fonds monétaire international (FMI) était en mission d’observation à Harare.
Le Zimbabwe doit 240 millions d’euros d’arriérés au FMI, à qui il a arrêté de rembourser ses prêts depuis juin. L’institution de Bretton Woods menace de l’exclure si les réformes économiques ne sont pas mises en oeuvre au 9 septembre. Afin d’éviter à son voisin de se retrouver au ban économique des nations, après être tombé en disgrâce aux yeux de la communauté internationale, Pretoria a proposé à Harare de lui prêter de quoi rembourser la dette. À une condition : que les réformes économiques et la normalisation politique soient mises en oeuvre au plus vite. La « diplomatie discrète » que Thabo Mbeki prônait à l’égard de son voisin du Nord, à l’inverse de celle des Britanniques dite « du mégaphone », a vraisemblablement fait long feu.
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