Washington appelle les Européens au boycottage de l’Iran
Les autorités américaines n’ont pas attendu le Conseil de sécurité de l’ONU pour faire comprendre à plusieurs banques européennes dans quel sens souffle le vent de l’Histoire. Crédit suisse, UBS, BNP, ABN AMRO, HSBC ont confirmé une réduction, voire une suspension, de leurs activités en Iran, cédant en cela à d’amicales pressions du Trésor et du département d’État. Les arguments utilisés ne manquent pas de poids. UBS en 2004 et ABN AMRO en 2005 ont déjà été condamnées à des amendes de 100 millions et 80 millions de dollars respectivement. Leur faute ? Avoir ignoré divers textes qui limitent ou interdisent les relations d’affaires avec les pays qui soutiennent le terrorisme ou contribuent à la prolifération d’armes de destruction massive. Certes, la loi américaine ne s’applique pas en Europe, mais vu la mondialisation des relations financières, il est fréquent qu’une transaction ne concernant pas, à première vue, les États-Unis suppose pourtant pour son exécution l’intervention d’une entité américaine ou de personnel américain. Tellement fréquent, et si difficile de prouver le contraire, que l’intérêt bien compris suggère une prudente réserve. On peut penser que le souci d’égaliser les conditions de la compétition conduira les premières banques venues à résipiscence à faire du prosélytisme auprès des collègues qui ignoreraient le message. Les Iraniens, qui ont commencé de réorienter leurs circuits et leurs actifs financiers vers l’Asie, ne devraient guère souffrir de cet embargo anticipé.
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