Silence dans les rangs
Coup de théâtre, en janvier 2006, au sein du très secret palais présidentiel de Futungo de Belas : sans explication officielle, le patron du Service de l’intelligence extérieure – le contre-espionnage angolais – le général Fernando Garcia Miala, est limogé, rétrogradé, réintégré dans les Forces armées avant d’être mis aussitôt à la retraite d’office. Dans la foulée, toute la hiérarchie de son service est bouleversée. Ce que le pouvoir reproche au général n’apparaît pas clairement. Ce qui est clair, en revanche, c’est que l’homme était devenu populaire, ce qui n’est pas banal pour un patron de services secrets. Très populaire, même, et sans doute trop. Dans ce pays où les partis politiques sont condamnés au mutisme ou à l’inaction, ce sont les organes de la société civile qui s’efforcent de devenir des foyers d’expression et d’action. Précisément, l’ex-général dirige, à Quito, une fondation qui se consacre aux enfants orphelins. Intelligent, ouvert, disposant d’un solide réseau de relations, le général s’est toujours montré très sensible aux problèmes sociaux de son pays, allant jusqu’à coopter des journalistes au sein de sa fondation. Nombre d’Angolais estiment que ce limogeage est lié à la perspective des élections législatives, annoncées pour 2007, et que le MPLA a entrepris de rectifier l’alignement de ses troupes. Ils y voient un signe de durcissement du régime et la preuve que, dans les allées du pouvoir, les durs du parti, qui privilégient notamment l’affrontement avec l’Unita au détriment d’une ouverture « démocratique », tiennent déjà le haut du pavé.
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