Konan Banny dans le texte

Publié le 28 mai 2006 Lecture : 2 minutes.

C’est un Charles Konan Banny en terrain de connaissance, à l’aise et égal à lui-même qui a représenté le président Laurent Gbagbo à l’ouverture des assemblées générales de la Banque africaine de développement (BAD), le 17 mai à Ouagadougou. D’entrée de jeu, le Premier ministre ivoirien, laissant de côté ses notes, a ainsi détendu l’atmosphère : « Ce n’est pas un hasard que ma voisine à cette table soit Mme Ellen Johnson-Sirleaf, la présidente du Liberia, un pays frontalier de la Côte d’Ivoire. Les deux pays partagent une frontière et un destin Je suis un banquier, pas un politicien »
À l’adresse des autres chefs d’État (ceux du Rwanda, du Mozambique et du Burkina), il dit : « Je suis comme un cheveu sur la soupe Mais je suis un témoin vivant de la BAD. Je l’ai vue naître à Addis-Abeba au début des années 1960, je l’ai vue grandir à Abidjan, où elle est venue dans un berceau, où elle s’est développée. Elle a quitté son siège suite à la crise militaro-politique qui a secoué le pays. Elle y sera de retour très bientôt. Car la confiance est de retour dans mon pays. Cette confiance entre Ivoiriens induira la confiance de la communauté internationale vis-à-vis de la Côte d’Ivoire. »
Et Banny de poursuivre, cette fois le regard sur son discours. Extrait :
« Les Ivoiriens se parlent de nouveau, ils se sont réappropriés le processus de sortie de crise dans un environnement apaisé, mais encore fragile.
« En m’exprimant devant vous, je souhaite que vous nous aidiez à consolider cette confiance, car vous savez que le conflit qui sévit depuis quatre ans en Côte d’Ivoire a des répercussions, qui, à la longue, seront intolérables chez nos voisins. Le conflit ivoirien ne peut laisser aucun d’entre nous indifférent. C’est le message que j’ai essayé de transmettre à nos amis, en Europe et aux États-Unis où je viens d’effectuer une mission.
« Mais je sais aussi que cette confiance retrouvée doit se manifester par des actions concrètes au niveau du gouvernement dans le cadre de la mise en uvre des actions du programme de sortie de crise, à savoir le désarmement, l’identification, le redéploiement de l’administration en vue de l’organisation le 31 octobre 2006 d’élections libres, crédibles, justes, transparentes et ouvertes à tous.
« Voilà les actions que l’on attend de nous, et elles sont engagées simultanément, concomitamment.
« Au moment même où nous sommes réunis ici, les responsables militaires sont eux aussi réunis à Abidjan, pour apporter les dernières touches au plan opérationnel de mise en uvre concrète du programme de sortie de crise. Car, au point où nous en sommes, les seules questions qui intéressent les Ivoiriens et tous ceux qui nous soutiennent, c’est de savoir : qui fait quoi ? où ? quand ? comment ? avec qui ? pour sortir de la crise.
« C’est ce plan de mise en uvre opérationnel qui nous permet de dire que le train est sur les rails et dans le tunnel de sortie. Il a quitté la gare de départ. Il passera par Ouagadougou, Niamey, Lagos, Cotonou, Lomé Tous les passagers sont à bord, aucun d’entre eux n’a la possibilité d’être dehors au risque d’être happé par le vide. Au bout, il y a la lumière. Cette lumière, c’est la paix, qui est l’autre nom du développement. Nous serons alors prêts pour que cette institution retourne à la maison. »

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