Emplois « assistés »
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Conformément à une tradition sociale bien ancrée, la Tunisie développe depuis 1999 une politique consistant à créer des « emplois assistés » afin de réduire le taux de chômage. Ces mesures concernent la plupart des catégories de chômeurs, y compris les diplômés. L’État subventionne des chantiers de travail, des formations, des stages et des contrats d’insertion dans la vie professionnelle. Il favorise aussi l’octroi de microcrédits et de financements plus importants pour lancer des projets d’entreprises individuelles. En 2004, les dotations budgétaires pour ces divers programmes, y compris ceux du Fonds national de l’emploi (FNE) et de la Banque tunisienne de solidarité (BTS), ont été de 256 millions de dinars (156 millions d’euros).
Il faudra attendre un peu pour évaluer avec précision les résultats de ces programmes. Mais l’un des points faibles des stages subventionnés saute aux yeux : ils sont précaires. « J’ai fait un stage d’insertion dans la vie professionnelle [SIVP] dans une boîte informatique à Tunis, raconte Mabrouk D., originaire de la région du Centre-Ouest, où le taux de chômage des jeunes dépasse 30 %. J’étais payé 250 dinars (153 euros) par mois, rémunération subventionnée à 50 % par l’État. Ce statut devait devenir permanent au bout d’un an. Or j’ai été remercié à la fin du onzième mois, alors qu’il m’arrivait souvent de travailler jusque tard dans la nuit, sans contrepartie. Comme j’ai une maîtrise en informatique, j’ai vite retrouvé un SIVP dans une autre entreprise. Combien de temps cela va-t-il durer ? Je ne sais pas. »
À titre indicatif, le Maroc (où le taux de chômage des diplômés de l’université avoisine 35 %) et l’Algérie mènent des politiques à peu près similaires. Selon une étude de la Banque mondiale publiée au mois de mars, la Tunisie consacre 1,5 % de son PIB à de tels programmes, le Maroc environ 0,70 % et l’Algérie 0,85 %. S’ils sont conçus de manière inadéquate, ces programmes, estiment la Banque, « peuvent comporter des coûts budgétaires importants et avoir des effets économiques négatifs ».
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