Afewerki se rebiffe
Décidément, rien ne va plus entre le président Issayas Afewerki et ses anciens protecteurs américains. Mercredi 24 mai, l’homme fort d’Asmara, qui fêtait au stade de la capitale le 13e anniversaire de l’indépendance de son pays, s’est livré à une diatribe d’une rare violence contre Washington, à qui il reproche de prendre fait et cause pour le « frère ennemi » éthiopien. Addis-Abeba refuse, en effet, de souscrire à l’arbitrage arrêté, en avril 2002, par une commission onusienne à propos du contentieux territorial entre les deux pays. « Triste époque où règne la loi de la jungle, où l’on crée crises et problèmes pour les gérer ensuite au gré de ses intérêts [] et où l’on propage le terrorisme pour, ultérieurement, brandir le prétexte de son éradication afin de terroriser et d’assujettir les autres », tempête Afewerki. Avant de fustiger en termes aussi vifs « la politique de deux poids deux mesures et l’instrumentalisation des organisations internationales » par l’Oncle Sam. Piqué au vif, Scott De Lisi, l’ambassadeur américain, s’est ostensiblement retiré de la cérémonie en signe de protestation contre le propos présidentiel. L’incident pourrait, toutefois, n’être qu’un nuage supplémentaire dans un ciel déjà sombre. Car Washington est préoccupé, depuis quelque temps, par les « liaisons dangereuses » entre le maître d’Asmara et les combattants islamistes en Somalie.
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