Vaincre la rougeole

Publié le 28 janvier 2007 Lecture : 2 minutes.

Les cas de rougeole sont devenus extrêmement rares dans les pays riches, mais en Afrique et dans beaucoup de pays en développement, la maladie tue encore énormément d’enfants. Les rougeurs caractéristiques et la fièvre peuvent être suivies de graves complications : pneumonie, cécité, lésions cérébrales. La rougeole est une des maladies les plus contagieuses. Dans les pays en développement, pratiquement tous les enfants non vaccinés sont touchés. Jusqu’à 10 % en meurent.

En six ans, cependant, nous avons fait des progrès spectaculaires. On peut prévenir la rougeole grâce à un vaccin qui immunise un enfant pour moins de 1 dollar, donc à un prix parmi les plus bas. Ce vaccin existe depuis plus de quarante ans, mais il a fallu un nouveau partenariat pour en tirer le meilleur parti. En février 2001 a été lancée l’Initiative rougeole, sous l’égide de la Croix-Rouge américaine, du Centre américain pour le contrôle et la prévention des maladies, de la Fondation des Nations unies, de l’Unicef et de l’OMS. L’objectif était ambitieux : réduire de moitié à la fin de 2005 le nombre de morts dues à la rougeole en 1999.

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L’objectif a été non seulement atteint, mais dépassé. Le taux de mortalité global est tombé d’une estimation de 873 000 décès en 1999 à 345 000 en 2005, soit une chute de 60 %. L’Afrique, le continent le plus touché, a fait mieux encore, avec un recul de la maladie de 75 %. Au total, de 2000 à la fin de 2005, l’OMS considère que la campagne de vaccination a évité 2,3 millions de décès. Pour atteindre cet objectif, il fallait vacciner plus de 90 % des enfants, dans les pays les plus pauvres du monde et des régions très difficiles d’accès. On a repris les stratégies et l’infrastructure de l’Initiative éradication de la poliomyélite, et l’on s’est assuré de la collaboration des autorités locales. Plus de 360 millions d’enfants ont été vaccinés, y compris dans certains des pays les plus pauvres du monde.

L’effort ne s’arrête pas là. De plus en plus, les équipes qui administrent le vaccin antirougeole l’accompagnent d’autres outils de préservation de la santé : moustiquaires antipaludéennes, suppléments de vitamine A pour les sous-alimentés, comprimés antivers pour aider les enfants à fréquenter l’école, vaccins antipolio et antitétaniques pour protéger les femmes enceintes. Un tel souci de la valeur ajoutée renforce l’impact des initiatives de santé publique et prouve le pouvoir des partenariats.

Dans une grande partie de l’Afrique, la différence est manifeste. Les abords des villages ne sont plus défigurés par les tombes toutes fraîches laissées par les épidémies de rougeole. Dans les centres médicaux, les lits vides peuvent accueillir les patients atteints de maladies moins bien combattues. L’Initiative rougeole s’est fixé un nouvel objectif : une réduction de 90 % de la mortalité par la rougeole à la fin de 2010. J’ai toutes les raisons de croire qu’il sera atteint.

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