Toyota et l’ultra low-cost

Publié le 28 janvier 2007 Lecture : 2 minutes.

Voilà la construction automobile soumise aux diktats des spéculateurs comme, avant elle, les nouvelles technologies. Début janvier, il a suffi de l’annonce d’une prochaine conférence de presse de Steve Jobs pour que le titre d’Apple, l’entreprise qu’il a créée, s’envole. Mieux, si l’on peut dire : la communauté financière a accompagné son soutien d’un souhait en laissant entendre que l’avènement d’un téléphone Apple serait tout à fait bienvenu. Ainsi soit-il. Apple a lancé le iPhone
Il en va de même dans l’automobile. À peine le très médiatique Carlos Ghosn avait-il pris la tête de Renault que l’action s’envolait de près de 40 %. Tandis que PSA Peugeot Citroën, qui a vendu 38 % de voitures de plus l’année dernière, est à la traîne (voir J.A. n° 2398-2399). Katsuaki Watanabe, PDG de Toyota depuis juin 2005, a, lui aussi, la faveur des financiers. Il y a de quoi, il est vrai. Pour son exercice annuel clos au 31 mars, le constructeur prévoit un bénéfice d’exploitation supérieur à 2 000 milliards de yens (13 milliards d’euros), un montant qu’aucune entreprise japonaise n’a jamais atteint. Mieux : en 2007, pour son 70e anniversaire, le groupe devrait ravir la place de numéro un mondial à l’américain General Motors (GM), qui la détient depuis l’invention de l’automobile, ou presque. Toyota prévoit de produire 9,4 millions de véhicules cette année ; GM devrait faire à peine mieux qu’en 2006 (9,2 millions).
En gestionnaire avisé, Katsuaki Watanabe veut aller encore plus loin. Le rival américain a certes des problèmes, mais il a singulièrement diminué ses coûts de production. Au point qu’ils sont désormais presque aussi bas que ceux de Toyota. Le PDG nippon, qui tient à conserver son avance, a donc annoncé, le 22 janvier, un ambitieux programme de réduction des dépenses. Il s’agit de revoir intégralement la conception, les matériaux et les procédés de fabrication pour parvenir à des coûts ultra-réduits. Fascinés par le succès de la Logan, la « low-cost » de Renault, journalistes et analystes se sont persuadés que Toyota travaille à une « ultra low-cost ». Aucune date de commercialisation, aucun prix. Mais on n’entend plus parler que de la future concurrente de la Logan. Verra-t-elle le jour ? Probablement. Si, comme ailleurs, c’est la Bourse qui commande chez Toyota.

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