À quoi joue l’opposition ?

Publié le 28 janvier 2007 Lecture : 2 minutes.

Après avoir donné de la voix au début de la grève lancée le 10 janvier, les ténors de l’opposition politique se sont surtout attachés à assurer leur propre sécurité. Soupçonnés d’être derrière le mouvement, Sidya Touré, président de l’Union des forces républicaines (UFR), Alpha Condé, du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG), et Mamadou Bâ, chef de file de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), ont fait l’objet de menaces à peine voilées de la part du pouvoir.
Mais l’apparente discrétion du camp de l’opposition semble avant tout stratégique. En Guinée, les partis politiques reflètent la composition ethnique du pays. En ne s’impliquant pas directement dans le mouvement, les adversaires du Soussou qu’est le président Conté cherchent avant tout à éviter que le mouvement ne prenne une tournure régionale et ne puisse liguer les Soussous contre ceux qui menacent le pouvoir d’un des leurs. Alors que les Guinéens s’élèvent comme un seul homme pour affronter le régime, les leaders de l’opposition sont convenus de faire peu de bruit et d’attendre le renversement de Conté avant l’organisation d’élections transparentes.
Mais discrétion n’est pas inaction. Parmi les manifestants qui occupent les rues de Conakry et des villes de province, on compte de nombreux militants d’opposition. Les leaders syndicaux les consultent souvent et ne manquent pas de les associer à certaines de leurs décisions.
Mais c’est surtout sur le front de la mobilisation à l’étranger que les adversaires politiques du régime jouent un rôle important. De Montréal à New York en passant par Paris et Bruxelles, toutes les manifestations de la diaspora ont été organisées par les représentants locaux de partis politiques. Interlocuteurs privilégiés des médias étrangers et des organisations de défense des droits de l’homme, Touré, Condé et Bâ se sont attelés à faire comprendre aux autres pays tous les enjeux de la crise guinéenne. Après le refus de Conté de s’entretenir avec ses homologues de la Cedeao, c’est même l’ancien Premier ministre Sidya Touré qui s’est chargé de leur fournir des explications

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