À l’école de la longévité

Selon une étude américaine, plus tôt les enfants sont scolarisés, plus grandes seront leurs chances de vivre longtemps et en bonne santé.

Publié le 28 janvier 2007 Lecture : 2 minutes.

« Si tu vas à l’école, tu vivras plus longtemps. » Il ne s’agit pas de la dernière trouvaille des parents pour donner le goût de l’école à leurs chérubins, mais de la conclusion d’une étude menée par des économistes de la santé. Selon le Dr Richard Hodes, directeur du National Institute on Aging, aux États-Unis, l’éducation joue un rôle important dans l’accroissement de la longévité et la diminution des troubles de l’âge (dont la maladie d’Alzheimer). Pour James Smith, conseiller santé de la Rand Corporation, un think-tank américain, le facteur décisif n’est autre que la scolarisation des plus petits. En d’autres termes, plus l’enfant est scolarisé tôt, vers 5 ou 6 ans, plus il aura de chances de vivre plus longtemps et en bonne santé. Alors qu’autrefois des facteurs sociaux classiques tels que l’absence de stress, de bonnes conditions matérielles ou encore l’entourage affectif venaient expliquer en grande partie la longévité, c’est désormais l’éducation qui permettrait de repousser les limites de l’espérance de vie.
Un groupe d’individus éduqués aura plus tendance qu’un autre qui l’est moins à planifier l’avenir, à s’y projeter, donc à éviter les comportements à risques. Ce qui explique, par exemple, que les fumeurs sont beaucoup plus nombreux dans les groupes moins éduqués. Toutefois, il existe des exceptions. Comme les homosexuels masculins dans les pays industrialisés. C’est en effet ce groupe, figurant parmi les plus éduqués, qui prend le plus de risques face au sida : selon une enquête réalisée en France en 2004 par l’Institut de veille sanitaire et l’Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales (ANRS), 36 % des homosexuels déclarent au moins un rapport non protégé dans l’année. Pour France Lert, économiste et directrice de recherche à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm, France), il y a eu une dévalorisation de la prévention – à commencer par le port du préservatif – dans la communauté gay qui s’apparente à une ringardisation du discours préventif. Mais les spécialistes de la santé s’accordent à dire que l’éducation pour tous rime avec longévité pour tous.
Le rapport mondial sur la jeunesse 2005 de l’ONU dressait un bilan globalement positif de l’éducation des enfants. Depuis 1995, le nombre de jeunes achevant leur cycle d’études primaires n’a cessé de progresser dans le monde : quatre jeunes sur cinq fréquentent un établissement d’enseignement secondaire et le nombre d’inscrits dans l’enseignement supérieur s’est accru. Avec environ 100 millions de jeunes qui suivent un enseignement de niveau universitaire, « la génération actuelle est de loin la mieux éduquée ». Elle devrait donc vivre plus longtemps et en meilleure santé. Désormais, les scientifiques n’excluent plus que des êtres humains puissent atteindre 150 ans, voire plus, si nos connaissances de la génétique et du mécanisme de vieillissement biologique s’améliorent – et si on continue… à aller à l’école.

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