Une oasis de luxe dans un océan de misère

Publié le 27 novembre 2005 Lecture : 1 minute.

L’ouverture, à la mi-novembre, d’un hôtel cinq étoiles en plein centre de la capitale afghane prend des airs de scandale. Coût de la construction de cette oasis de luxe planté au milieu des décombres : 36,5 millions de dollars, financés en grande partie par le Fonds économique de l’Aga Khan. La Société financière internationale (SFI), fonds d’investissement de la Banque mondiale, et les agences de développement des gouvernements norvégiens et néerlandais ont également investi dans ce palace de 177 chambres, équipés de salles de bain en marbre, d’un restaurant, d’une salle de gym et d’un salon de beauté ! Prix du séjour : 250 dollars minimum la nuit, soit cinq fois le salaire mensuel d’un fonctionnaire de Kaboul et vingt-cinq fois le budget quotidien dont dispose la majorité de la population afghane, qui se presse, sidérée, derrière les grilles. Élevé sur les ruines du défunt Kaboul Hotel, réduit en cendres durant la guerre, le Serena dispose de son propre système d’épuration d’eau et de générateurs électriques fonctionnant 24 heures sur 24. Le reste de la ville n’est alimenté en électricité que quelques heures par jour, alors que l’eau courante demeure infestée de parasites. « Je ne peux pas dire que ce projet aidera les pauvres, car ce n’est pas son objectif. Mais un hôtel de cette catégorie sera un catalyseur pour l’économie du pays », affirme le leader spirituel de la communauté ismaélienne. Une économie qui peine à décoller en raison de la quasi-absence d’investissements étrangers.

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