Les Africains ont un plan

Publié le 27 novembre 2005 Lecture : 1 minute.

Ian Smith a, sans le vouloir, rendu un service aux Africains. Il a rétabli l’unanimité dans leurs rangs, ranimé la solidarité dans leurs coeurs.
En demandant la réunion immédiate du Conseil de sécurité sur l’affaire rhodésienne, les pays africains savaient bien ne pouvoir attendre rien de plus qu’un soutien diplomatique et moral.

Il importait que les Africains agissent les premiers. C’était une façon d’affirmer leur foi en l’Organisation et ses principes et de les mettre à l’épreuve malgré les déceptions souvent enregistrées.
Dès que la déclaration unilatérale d’indépendance du gouvernement Smith a été connue, le 11 novembre, la délégation algérienne a donc pris contact avec le secrétaire général de l’OUA, M. Diallo Telli, de passage à New York. […]

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Si la minorité raciste de Salisbury a osé proclamer unilatéralement l’indépendance, c’est parce que le gouvernement travailliste de M. Wilson l’y a pratiquement encouragé en rejetant, dès l’origine de l’affaire, toute éventualité d’une intervention militaire britannique. Or les pays africains avaient averti, dès 1963, le gouvernement de Londres de ne transférer à sa colonie de Rhodésie du Sud aucun pouvoir ou attribut de souveraineté, surtout pas la disposition des forces armées. Trois missions du Comité de la décolonisation avaient même tenté de convaincre le gouvernement britannique de suspendre la Constitution raciste de 1961, de convoquer une conférence constitutionnelle groupant tous les partis politiques, de libérer les détenus politiques, de proclamer le suffrage universel. […] À tous les sommets africains et non alignés, des avertissements solennels furent lancés au Royaume-Uni. « Combien de temps nous faudra-t-il, s’est écrié le ministre des Affaires étrangères de Sierra Leone, pour établir qu’une collusion a bel et bien existé entre Londres et Salisbury, que la duplicité s’est ajoutée à la complicité pour nous faire croire que Londres s’est vraiment employé à prévenir la « trahison de Smith » et de ses séides racistes et qu’il appartient désormais au Conseil de sécurité de s’occuper de cette affaire. »

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