La France en feu

Publié le 27 novembre 2005 Lecture : 3 minutes.

Force doit rester à la loi
Dans une société civilisée, ce n’est pas par la criminalité qu’on doit exprimer son mécontentement. C’est connu de tout le monde et de tous les pays que la France est incontestablement une grande démocratie. Force doit rester à la loi et non aux délinquants.
La justice doit punir très sévèrement ceux qui se sont dressés contre la loi, qui mettent en danger la vie de paisibles citoyens, de braves pompiers et des forces de sécurité, qui sont au service de tout un chacun, sans distinction de sexe, de race et de religion. Toute personne éprise de droit, de justice et douée de raisonnement n’acceptera jamais que la France soit reléguée au rang de la Somalie, où les malfrats trouvent un terreau favorable à leurs méfaits.
Je suis noir et je suis fier de l’être, j’ai ma dignité, mais force est de constater, vérité est de dire que je n’ai jamais remarqué des jeunes Blancs traîner la nuit, squatter les immeubles ou marcher au milieu de la rue. Même si tous ces événements témoignent de l’échec des différentes politiques de la ville ; même si la politique sociale que prône Jean-Louis Borloo doit être soutenue et suivie d’effets par l’injection accrue des moyens de l’État, ce n’est pas une raison pour exprimer des frustrations par des actes de violences avec son cortège d’horreurs.
Il y a différentes façons d’exprimer sa colère. Comment ça ? C’est simple : qu’un million de jeunes descendent dans les rues, manifestent dans le calme. Leurs porte-parole seront sûrement reçus par Nicolas Sarkozy, Dominique de Villepin ou le président de la République. Ne perdons pas de vue que nous ne devons pas créer les conditions d’un amalgame entre, d’une part, les délinquants et, d’autre part, des immigrés et des musulmans responsables.

Bulletin de vote et voitures brûlées
Les événements qui ont secoué les banlieues françaises sont révélateurs des contradictions de la société française. De ces événements se dégagent quelques leçons. Au-delà des mots liberté, fraternité et égalité à l’allure universaliste, la société française est inégalitaire. Le modèle social d’intégration français a révélé son échec abyssal après des décennies d’hypocrisie et de mensonges. La descrimination positive préconisée par Sarkozy et combattue, hier encore, par l’actuel Premier ministre, Dominique de Villepin, est, au-delà de la guerre des mots, inévitable.
La méthode des jeunes révoltés est condamnable, même si l’on comprend aisément le bien-fondé de leur malaise dans une société où être français a plusieurs significations. Le jeune d’Aulnay-sous-Bois n’a pas les mêmes chances que celui de Neuilly-sur-Seine.
La dernière leçon est qu’au-delà du caractère discutable des mots de Sarkozy les communautés discriminées ont un devoir d’auto-organisation, d’auto-responsabilisation surtout à propos de certains aspects de l’éducation des enfants. Un bulletin de vote porte plus d’espoir que dix voitures des voisins calcinées. Ne pas le comprendre, c’est ne pas comprendre non plus pourquoi Jean-Marie Le Pen est parvenu au second tour de la présidentielle de 2002.

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Racisme à la française
Je ne suis pas idéaliste, le monde n’est pas parfait, la France non plus. En revanche, il est inadmissible au sein d’une même république, qui se veut juste et évoluée, qu’une partie de ses enfants soit rejetée, non pas pour des raisons économiques et sociales, mais pour des considérations d’origines ethniques et culturelles. Nous ne nous pouvons pas en tant que citoyens français en particulier et du monde en général fermer les yeux et accepter ce genre de traitement. C’est la régression des valeurs humaines universelles au sens strict du terme.
Je peux comprendre qu’on refuse d’embaucher une personne pour de multiples raisons économiques, mais je ne comprends pas qu’on puisse refuser de donner du travail, en raison de leur couleur de peau ou de leur origine ethnique, à des enfants de la République qui veulent en vivre dignement.

La France ne mérite pas cela
La France, pays de la liberté, de l’égalité et de la fraternité, pays qui accueille avec hospitalité des gens de toutes les civilisations ne mérite pas d’être récompensée par la violence et la sauvagerie d’une bande d’indociles? Je me demande si le gouvernement a pu identifier les responsables de ces tristes événements.

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