Un cas à part

Publié le 27 août 2006 Lecture : 2 minutes.

Le 13 août, la Tunisie a célébré LE CINQUANTENAIRE de la promulgation du code du statut personnel (CSP), recueil de textes juridiques révolutionnaires en faveur de la femme et sans équivalent dans le monde arabo-musulman.
Dressant à cette occasion le bilan des cinquante années qui ont suivi cette initiative prise par l’ex-président Habib Bourguiba quelque quatre mois après l’indépendance du pays en 1956, le président Zine el-Abidine Ben Ali, qui lui a succédé en 1987, a réaffirmé sa volonté de préserver cet acquis et d’en poursuivre l’enrichissement. « Le CSP, a-t-il souligné dans un discours au palais présidentiel de Carthage, n’est que le reflet de cette marche nationale exemplaire sur la voie de l’émancipation, de l’ouverture sur les idées éclairées, de la promotion, de l’innovation, du dialogue et du consensus, dans laquelle la femme en particulier et la famille en général ont bénéficié d’une position avancée du point de vue des droits et des acquis. Elle est aujourd’hui citée avec beaucoup d’éloges et d’admiration dans notre environnement régional et international. »

Le CSP est surtout connu dans le monde pour l’abolition de la polygamie et de la répudiation. Ce sont là des réformes de première génération qui, bien qu’elles aient précédé la transformation des mentalités, sont aujourd’hui acceptées par la quasi-totalité des Tunisiens. Moins connu est le fait que le CSP, combiné avec les effets de l’éducation et des principes constitutionnels d’égalité entre les genres, a servi de socle à des réformes de deuxième génération qui sont en train de permettre à la femme de devenir réellement majeure, de partager le pouvoir avec les hommes et de se propulser sur le devant de la scène nationale.

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Symbole de cette montée en puissance, le rôle joué par l’épouse du chef de l’État, Leïla Ben Ali, très présente lors des célébrations du cinquantenaire et active dans la promotion de la femme depuis qu’elle a lancé, il y a une dizaine d’années, un appel pour que les Tunisiennes aient leur place dans les institutions politiques et dans l’administration. Cet appel commence à être entendu : les femmes représentent aujourd’hui 15 % des membres du gouvernement, 27 % des décisionnaires dans les structures ministérielles, 23 % des députés, 23 % des conseillers municipaux, 20 % des diplomates, 27 % des magistrats, 35 % des journalistes et 40 % des enseignants du secondaire et du supérieur.

Que de progrès réalisés en cinquante ans ! Mais il reste encore du chemin à parcourir pour se rapprocher de la parité et de la pleine égalité qui, il est vrai, n’existe nulle part dans le monde. C’est notamment le cas en matière d’héritage, la règle actuelle de partage étant de deux parts au garçon contre une part à la fille. Notons toutefois que des avancées ont été enregistrées en matière d’accès au travail et d’égalité des rémunérations à qualification équivalente. Quant à l’accès d’une femme à la magistrature suprême, il faudra certainement attendre encore pour le voir.

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