Les acteurs de l’ombre
L’Union européenne, qui impose des sanctions à Lomé depuis 1993, n’est évidemment pas étrangère à la signature de l’accord politique togolais. Faure Gnassingbé a instauré, après son accession au pouvoir, de bonnes relations avec Bruxelles et avait promis de répondre aux « 22 engagements » exigés par la Commission pour lever le boycottage.
D’intenses pressions souterraines ont également été exercées courant août par d’autres chefs d’État africains. Ces derniers, que le président togolais Faure Gnassingbé a vivement remerciés sans les nommer à l’occasion de la cérémonie de signature de l’accord, ne sont autres que ses homologues congolais Denis Sassou Nguesso, nigérien Mamadou Tandja, nigérian Olusegun Obasanjo et gabonais Omar Bongo Ondimba. Si Sassou Nguesso et Tandja sont intervenus dans les négociations en leurs qualités respectives de président en exercice de l’Union africaine (UA) et de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), Obasanjo, qui a dirigé l’UA de juillet 2004 à janvier 2006, n’a jamais cessé de suivre le dossier togolais, qu’il a géré dans des moments houleux, au lendemain du décès, au pouvoir, de l’ex-président Gnassingbé Eyadéma, le 5 février 2005. Quant à Bongo Ondimba, doyen des chefs d’État africains, il fait honneur à un rôle qu’il revendique urbi et orbi, celui du « sage » dévoué à l’extinction des tensions qui surviennent chez ses cadets.
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