Au carrefour des échanges

Extension des réseaux de transport, création de pôles économiques locaux et de nouveaux centres urbains… Les chantiers ne manquent pas. Notamment pour faciliter les déplacements sur tout le territoire. Et au-delà.

Publié le 27 juillet 2008 Lecture : 3 minutes.

Tanger-Agadir en quatre heures. Ce n’est plus un rêve mais l’objectif que se sont assigné les autorités en lançant le projet de train à grande vitesse (TGV), qui sera entièrement achevé en 2035. Deux lignes seront mises en service dès 2015 : Casablanca-Tanger et Casablanca-Marrakech. L’Office national des chemins de fer (ONCF) estime que le trafic interurbain pourrait atteindre les 133 millions de voyageurs par an en 2030, contre 26 millions actuellement, pour 2 000 km de lignes ferroviaires. Ingénieur des Ponts et Chaussées, le ministre de l’Équipement et des Transports, l’istiqlalien Karim Ghellab, supervise les grands chantiers du royaume depuis 2003, date de son entrée au gouvernement Jettou. Et il dispose de moyens importants puisque le Premier ministre, Abbas El Fassi, en a fait un élément clé de sa feuille de route pour les cinq ans à venir. Objectif : faciliter la circulation des hommes et des marchandises et appuyer la création de pôles économiques régionaux à même de réduire la pression migratoire sur la métropole casablancaise. In fine, il s’agit d’équilibrer la production de richesses à travers le pays. L’axe Rabat-Casa, les régions d’Oujda, de Marrakech, de Tanger, le bipôle Fès-Meknès, tous ont désormais leur stratégie de développement, fondée sur leurs compétences propres (industrie, commerce, services, tourisme, agriculture).
L’essor des axes routiers permet de faciliter les flux. Actuellement, le réseau national compte un linéaire de 60 000 km, bitumés à 60 %. Tous les projets autoroutiers en cours seront achevés d’ici à 2010, avec la finalisation des travaux d’extension vers le nord (permettant de relier Tanger à Agadir par voie rapide) et l’ouverture du dernier tronçon entre Fès et Oujda. La rocade méditerranéenne Tanger-Saïdia sera quant à elle achevée en 2011. Le rythme annuel moyen de construction des autoroutes est passé de 40 km dans les années 1990 à 160 km aujourd’hui. Le désenclavement local est également pris en compte puisque les autorités ont prévu de réaliser 15 000 km de routes d’ici à 2015.
Le Maroc, qui a signé plusieurs partenariats de libre-échange avec l’Union européenne, les pays arabes, les États-Unis et la Turquie, modernise aussi ses équipements maritimes et aériens.

Modernisation tous azimuts
Le port Tanger-Med exprime particulièrement cette ambition du pays de devenir un acteur clé des échanges internationaux, en captant une grande partie des deux cents navires qui transitent quotidiennement par le détroit de Gibraltar. D’un coût d’environ 11 milliards de DH, il est entré en service en juillet 2007. Il sera bientôt complété par Tanger-Med II, qui portera la capacité globale du complexe à 8,5 millions de conteneurs. L’autre grand port du royaume, Casablanca, connaîtra aussi des aménagements importants dans les années à venir, pour fluidifier un trafic aujourd’hui congestionné. Par ailleurs, en avril, une ligne maritime directe entre la Tunisie et le Maroc a été lancée par le transporteur marocain International Maritime Transport Corporation (IMTC) et la société tunisienne Africa Marine Company (AMC). Cette liaison effectue en moyenne une traversée tous les dix jours. Elle évite les escales dans les ports européens (Marseille, Valence) et permet de réduire le délai de transport des marchandises de quinze à quatre jours.
Enfin, pour limiter l’expansion des métropoles, le royaume a aussi décidé de créer des villes nouvelles. Le chantier de la première, Tamansourt, à une dizaine de kilomètres de Marrakech, a démarré en 2004 et prend forme petit à petit. Elle accueillera à terme plus de 300 000 habitants. Le coup d’envoi de la première tranche de Tamesna, près de Rabat, a quant à lui été donné en mars 2007. La ville devrait compter 250 000 habitants sur 840 hectares. Trois autres villes nouvelles devraient voir le jour : Tagadirt, près d’Agadir ; Melloussa, à proximité de Tanger ; et Lakhyayta, dans la zone d’extension du centre de Had-Soualem.

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