Un mythe à l’Olympia
Publié le 27 mai 2007 Lecture : 1 minute.
Plus qu’un groupe, Mahaleo est un mythe. Après trente-cinq ans de vie commune, les sept musiciens qui le composent se sont taillé une place de choix dans le patrimoine culturel de Madagascar. Pour fêter dignement cet anniversaire, le groupe donnera deux concerts exceptionnels à l’Olympia, le temple parisien de la chanson, les 2 et 3 juin. Sans doute à guichets fermés. Car, bien au-delà des hauts plateaux malgaches, le succès de Mahaleo, porté par la diaspora, a franchi les océans.
Le groupe a été créé en 1972. En mai de cette année-là, les étudiants de Antananarivo lancent une grève générale contre le pouvoir « néocolonial » de Philibert Tsiranana. Le mouvement prend de l’ampleur, les manifestations se multiplient jusqu’à ce que les pleins pouvoirs soient confiés au général Ramanantsoa. Durant cette période agitée, Dama et Dadah, guitare en bandoulière, animent la contestation lycéenne. Raoul, le violoniste du groupe, se joint bientôt à eux. Puis c’est le tour de Charles, de Nono, de Fafa et, pour finir, du flûtiste Bekoto.
Mahaleo va vite prouver qu’entre la variété française et la pop’music anglo-saxonne, la musique malgache, faite de multiples influences (africaines, polynésiennes, asiatiques, arabes et européennes), peut parfaitement trouver son public. Aujourd’hui encore, ses membres restent stupéfaits de leur succès. Car tous sont toujours plus ou moins amateurs et exercent parallèlement un autre métier : sociologue, médecin ou fonctionnaire. Avec le temps, les thèmes de leurs chansons ont naturellement beaucoup évolué. La destruction de l’environnement, l’exode rural et les problèmes sociaux en général tiennent aujourd’hui une grande place dans leur répertoire. Dama, le chanteur, a même été, deux mandats durant, député à l’Assemblée nationale. S’il a désormais quitté l’Hémicycle, il continue de militer, sur scène. Avec un égal brio et la même fraîcheur. Même s’ils chantent ensemble depuis trente-cinq ans, les sept compères de Mahaleo avouent avoir toujours le trac. A fortiori sur la scène de l’Olympia !
