Surprise d’un sondage
Publié le 27 mai 2007 Lecture : 2 minutes.
La France est le pays d’Europe occidentale le plus ouvert aux immigrés en situation régulière. Et le Royaume-Uni, celui où on les voit du plus mauvais il. C’est la conclusion d’un sondage réalisé du 2 au 14 mai – donc juste avant et juste après l’élection présidentielle française – par l’institut Harris Interactive pour l’International Herald Tribune et la chaîne de télévision France 24. L’enquête a été menée auprès de 6 585 adultes, dans six pays : France, Grande-Bretagne, Italie, Allemagne, Espagne et États-Unis.
Comme l’indique le tableau ci-contre, la France est le seul pays où une majorité des personnes interrogées (52 %) sont satisfaites du nombre des immigrés ; et celui où le pourcentage de ceux qui pensent qu’il y en a trop est le plus faible. Au Royaume-Uni, les chiffres sont, respectivement de 20 % et de 67 %.
Cela ne signifie pas que l’intégration desdits immigrés soit considérée comme une réussite. Seuls les Américains, à 43 %, jugent que l’intégration se passe plutôt bien chez eux. En Espagne, où il y a beaucoup de Latino-Américains, 62 % des personnes interrogées pensent qu’elle n’est ni un échec ni une réussite. En Grande-Bretagne, 50 % estiment qu’elle est un échec. 52 % des Italiens, 56 % des Français et 58 % des Allemands sont du même avis. Dans ces quatre derniers pays, la majorité des immigrés sont musulmans. Au Royaume-Uni, ils viennent majoritairement d’Asie du Sud ; en France et en Italie, du Maghreb ; et en Allemagne, de Turquie.
Ce relatif échec de l’intégration est parfaitement mesurable sur un plan personnel. Dans les six pays, la majorité des personnes interrogées n’ont pas invité un immigré chez elles au cours des douze mois précédents : 70 % des Allemands, des Italiens, des Espagnols et des Britanniques étaient dans ce cas, de même que 64 % des Américains. Mais seulement 56 % des Français, les autres (44 %) ayant également reçu des immigrés, mais plus lointainement. En 1967, déjà, le sujet des rapports Blacks-Blancs avait fait l’objet d’un film à succès de l’Américain Stanley Kramer : Devine qui vient dîner
Dans les six pays, des majorités plus ou moins fortes estiment que seuls les immigrés naturalisés devraient avoir droit aux prestations sociales et être autorisés à voter. Quant à savoir si l’immigration est un bien ou un mal pour leur pays, seuls les Britanniques penchent majoritairement (54 %) pour la seconde hypothèse. Le même pourcentage de Français, et 59 % des Américains, sont de l’avis inverse.
De la même façon, 80 % des Britanniques se déclarent très favorables à l’instauration de quotas, contre 62 % de Français et 61 % d’Américains. Ils sont aussi nombreux à considérer que la surveillance de leurs frontières est insuffisante.
