Que sont devenus les rivaux d’Amadou Toumani Touré ?
Les uns ont rejoint le gouvernement, les autres tentent de faire entendre leur voix. Fortunes et infortunes des candidats malheureux à la présidentielle.
Battus dès le premier tour de la présidentielle du 29 avril 2007, les six rivaux d’Amadou Toumani Touré ont connu, depuis, des fortunes diverses. Seule femme à s’être présentée à l’élection, Sidibé Aminata Diallo, universitaire entrée en politique, a été récupérée par le président réélu, qui en a fait sa ministre de l’Éducation de base. Parmi les cinq autres candidats, Oumar Mariko, président de la Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (Sadi) est sans doute le moins mal loti. Son parti a effectué une percée lors des législatives de juillet 2007 (4 députés). Résultat, Mariko s’est retrouvé, par un heureux concours de circonstances, président de la prestigieuse Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale.
Après avoir été exclu de l’Alliance pour la démocratie au Mali (Adema, de Diouncounda Traoré, président de l’Assemblée nationale) pour s’être présenté en indépendant, Soumeylou Boubeye Maïga est finalement rentré dans le rang. Blaise Sangaré, président de la Convention démocrate et sociale (CDS), a connu, quant à lui, une véritable déroute lors des législatives. Le CDS n’est même plus représenté au Parlement (il disposait auparavant de 4 députés), mais son chef, lui, a été élu au Haut Conseil territorial, une institution aux allures de vrai-faux Sénat.
L’ancien ministre des Affaires étrangères, Tiebilé Dramé, président du Parti de la renaissance nationale (Parena) n’a pas pu, pour des raisons administratives, se présenter aux législatives. Il demeure néanmoins l’un des opposants les plus actifs du pays. Outre le Parena, il préside aux destinées du Front pour la démocratie et la République (FDR, une entité politique ayant regroupé quatre des six rivaux d’ATT) qui s’invite régulièrement dans les débats (situation dans le nord du pays, cherté de la vie, etc.). Son parti s’est associé au Sadi d’Oumar Mariko dans le but constituer le seul groupe parlementaire se revendiquant ouvertement de gauche.
Ibrahim Boubacar Keita (IBK) est sans doute celui qui a le plus pâti de la victoire écrasante d’ATT. L’ancien Premier ministre, président du Rassemblement pour le Mali (RPM), a tout perdu depuis la présidentielle. Au perchoir dans la législature sortante (le RPM comptait alors 46 sièges sur 120), IBK a vu l’influence de son parti se réduire comme peau de chagrin. Il ne dispose aujourd’hui que de dix députés. À peine de quoi former un groupe. Dans la spirale de la défaite, le RPM a même perdu plusieurs de ses éminents membres qui ont préféré rejoindre les frères ennemis de l’Adema.
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