Vos lettres et emails sélectionnés

Publié le 27 mars 2005 Lecture : 5 minutes.

Accroître la consommation nationale
Comme vous (voir J.A.I. n° 2304), je pense qu’il faut « consommer local ». Si la consommation nationale croissait de façon substantielle, non seulement on maintiendrait la main-d’oeuvre, mais on embaucherait. Les usines tourneraient à plein régime, ce qui aurait pour conséquence l’augmentation des recettes fiscales, donc une amélioration des prestations de l’État et l’augmentation des rentrées dans les caisses de sécurité sociale. La recherche permettrait d’améliorer la qualité des produits, pour les mettre à la hauteur des exigences des consommateurs et des critères d’exportation, génératrice de devises étrangères. C’est ce qu’ont fait le Japon, la Chine et la Corée du Sud.

Peu importe l’âge
Nos parlementaires préparent la future Constitution de notre pays. Je crains, hélas ! qu’elle ne soit qu’un moyen de légitimer les ambitions personnelles des hommes du pouvoir. Par ailleurs, ceux qui l’adoptent n’ont jamais reçu mandat du peuple qu’ils prétendent représenter. Reste la voie des urnes, qui déterminera celui qui mérite de devenir le président de tous les Congolais. Son âge importe peu, l’essentiel est qu’il ait le sens du bien commun.

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Pas d’usine d’armes en Tanzanie !
Heureusement, le ministre belge des Affaires étrangères s’est opposé à l’octroi d’une licence d’exportation d’armement vers la Tanzanie (voir J.A.I. n° 2305). C’est effectivement un crime impardonnable que de construire une telle usine dans la région des Grands Lacs. J’espère que la Tanzanie n’ouvrira jamais ses portes à une industrie de ce genre. Nous nous laissons aveugler par les États-Unis, la Grande-Bretagne, la Russie, l’Allemagne et la France, laquelle est troisième exportateur mondial d’armement (voir J.A.I. n° 2300). Ces pays condamnent les guerres et les coups d’État, mais ils exportent leurs armes à ces fins.

Hommage à « Jeune Afrique »
Nous n’oublierons jamais la lutte que Jeune Afrique, le journal de notre jeunesse, a menée pour la justice et la démocratie en Afrique et dans le monde arabe, du combat de Patrice Lumumba et ses compagnons Okito et M’Polo à celui de Mehdi Ben Barka ou Nelson Mandela.
Dans ma mémoire, le numéro qui m’a le plus marqué faisait le parallèle entre Bourguiba et Nasser.
Que de souvenirs, d’espoirs et… de déceptions ! Que le combat pour la liberté et la démocratie dans notre pays, la Tunisie, soit éclairé par l’intelligence de notre journal, J.A./l’intelligent, celle de son directeur, ses journalistes et toute son équipe.

Compassion pour Driss Basri
À la lecture de l’interview de l’ancien ministre marocain de l’Intérieur Driss Basri (voir J.A.I. n° 2304), je ne peux m’empêcher de penser : sa mémoire lui fait défaut. Il oublie qu’il a rendu difficile la vie quotidienne des citoyens en voulant faire du Maroc un gigantesque commissariat. Il a aussi oublié la campagne d’assainissement de 1996, dont les effets sur notre économie se font sentir encore aujourd’hui. On peut aussi parler de l’intégrité territoriale utilisée comme un fonds de commerce, l’introduction d’extrémistes religieux dans les campus pour contrecarrer la gauche marocaine, les élections manipulées, etc. Il nous fait l’affront de se considérer comme une victime alors qu’il habite dans un bel appartement d’un quartier parisien huppé et se plaint de ne pouvoir irriguer son ranch avec de l’eau potable.
Puis ma colère a fait place à la compassion, celle qu’on peut ressentir devant la dérive d’un homme jadis puissant. Un mot a retenu mon attention, qui m’a fait réfléchir : « Moi, je connais le cheptel », lance Driss Basri en parlant des Marocains. Là, tout est dit.

Djibouti et Safia Otokoré
Personne ne peut rester indifférent à la lecture du livre de Safia (Ibrahim) Otokoré (voir J.A.I. n° 2304), ni rester de marbre face aux événements pénibles et douloureux qu’elle a pu vivre. Toutefois, je me dois d’apporter des rectifications à de nombreuses inexactitudes relevées dans son livre, susceptibles d’induire en erreur un lecteur non averti.
Safia Ibrahim n’est évidemment pas née dans un camp de réfugiés de Djibouti, car son Quartier 3 natal est l’un des nombreux quartiers populaires (il y en a une dizaine) créés par la France à l’époque coloniale. Cela signifie que les innombrables difficultés et frustrations sociales qu’elle a pu rencontrer ne lui sont pas particulières, pas plus qu’elles ne le sont aux seules femmes à Djibouti.
Par ailleurs, en ce qui concerne la lutte contre l’abomination que constitue la pratique de l’excision et de l’infibulation, une série de lois et mesures judiciaires, accompagnées de campagnes nationales d’information et de sensibilisation ont permis de faire évoluer positivement les mentalités et reléguer celles-ci au rang de pratique marginale.
De la même manière, même si la république de Djibouti est un pays majoritairement musulman, la liberté et la tolérance religieuses y sont telles que toutes les autres religions pratiquent librement leurs cultes, dans des lieux bâtis à cet effet. Aucun assassinat à caractère religieux visant une femme pour « conduite inappropriée » ou une personne pratiquant une autre religion n’y a été enregistré.
Il suffit de se promener à Djibouti pour constater que les jeunes filles et femmes s’habillent comme bon leur semble, sans susciter de réactions particulières. Décidément, le Djibouti que je connais ressemble bien peu à celui que décrit Safia Ibrahim dans son livre.

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Les juifs et la Palestine
J’ai suivi la commémoration de la libération du camp de concentration nazi d’Auschwitz. Les horreurs subies par les victimes rappellent les atrocités commises au Vietnam et au Cambodge, les goulags soviétiques, les massacres en Ouganda, au Rwanda et au Burundi, ce qui se passe aujourd’hui en Tchétchénie, en Palestine, en Irak, sans oublier la tragédie de Sabra et Chatila et l’ex-Yougoslavie. La haine n’a pas de frontières, les extrémistes existent dans tous les pays et dans toutes les religions.
Toutefois, je me pose deux questions : pourquoi les juifs ne restent-ils pas dans leurs pays respectifs et ne vont-ils pas périodiquement en pèlerinage à Jérusalem, au mur des Lamentations, comme le font les chrétiens à Bethléem et les musulmans à la mosquée du Rocher ? Pourquoi les juifs, qui ont donné à l’humanité d’éminents scientifiques et de brillants chercheurs, n’ont-ils pas cherché à connaître les causes des déportations pour éviter qu’elles se reproduisent ?
Tous les juifs du monde sont issus de Palestine et peuvent immigrer en Terre sainte et s’y installer. En revanche, tout Palestinien expulsé de sa patrie n’a pas le droit d’y retourner. Juste raison, où es-tu ?

Quand l’eau est un luxe
À N’Djamena, comme dans les autres provinces tchadiennes, 70 % de la population n’a pas accès à l’eau potable ni à l’électricité. Ceux qui bénéficient de ce luxe le paient fort cher, malgré les fréquents délestages, ce qui les oblige à acquérir des groupes électrogènes. Les autres utilisent des lampes-tempête. À quand l’eau et l’électricité pour tous, facteurs clés du développement d’un pays

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Rectificatifs
Contrairement à ce que nous avons indiqué dans notre article sur la « Bataille de chiffonniers » en Irak (J.A.I. n° 2306, page 10, dans la légende), le Premier ministre sortant Iyad Allaoui n’est pas sunnite, mais chiite. Par ailleurs, dans le même numéro, page 49, le patronyme de l’ancien président centrafricain Ange-Félix Patassé a été malencontreusement tronqué. Que les lecteurs veuillent bien nous excuser.

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