Sus aux pirates !
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Vêtements, sacs en cuir, montres, CD, DVD, cartes numériques TPS ou Canal Satellite… tout cela risque de disparaître prochainement des trottoirs, souks et magasins du royaume chérifien, qui s’engage à faire de la lutte contre le piratage une priorité en 2005. Lors d’un colloque sur la lutte contre la contrefaçon, le 22 mars à Rabat, le ministre de la Communication Nabil Benabdellah a déploré ce « problème réel qui prend de grandes proportions, porte préjudice à l’image du Maroc et détruit le champ de la créativité, de la production et de l’édition ».
De son côté, Abdellah Ouedghiri, le directeur du Bureau marocain des droits d’auteur, plaide pour une culture citoyenne dans la production artistique et pour une meilleure protection de la propriété intellectuelle. Quelques chiffres pour prendre la mesure du phénomène : 70 % des produits musique, informatique et cinéma seraient contrefaits, engendrant ainsi deux milliards de dirhams (environ 190 millions d’euros) de pertes annuelles pour l’économie du pays. Le taux de piratage des logiciels atteindrait 73 %, contre 56 % pour la région Afrique/Moyen-Orient et 36 % au niveau mondial.
Si le gouvernement a, par le passé, fait montre d’un certain laxisme dans la lutte contre la contrefaçon, il adopte dorénavant une attitude plus ferme en s’engageant à mettre en place un ensemble de mesures – information, sensibilisation, contrôle et législation ad hoc – pour éradiquer ce « fléau ». Beaucoup de questions demeurent toutefois. Comment proposer au consommateur de bons produits en adéquation avec leur faible pouvoir d’achat ? Quelle solution de rechange offrir aux (nombreux) pirates qui voient déjà se profiler le spectre du chômage ?
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