Chasse aux trésors à Bagdad
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Dans l’anarchie qui a suivi l’entrée des troupes américaines à Bagdad, en mars 2003, le musée de la ville avait été pillé. À l’époque, on avait estimé à 170 000 le nombre des objets disparus. Dans une interview à Newsweek, le nouveau directeur de l’établissement, l’Américain Donny George, se veut rassurant : seules 15 000 pièces se seraient volatilisées. L’inventaire se poursuivant, ce nombre pourrait néanmoins être revu – légèrement – à la hausse. Sur ces 15 000 objets, 3 323 ont été retrouvés avec leur numéro de classement, preuve qu’ils avaient bien été volés. Et 1 450 pièces provenant de quelque 11 000 sites archéologiques ouverts en Irak ont été, elles aussi, renvoyées à Bagdad.
D’autres ont été récupérées dans des pays voisins : 38 au Koweït, 18 en Arabie saoudite, 1 250 en Jordanie, 360 en Syrie. George a également retrouvé la trace de 300 objets en Italie et de 600 aux États-Unis, mais il n’envisage pas de les rapatrier, pour l’instant : le musée est en effet situé à deux pas de la rue Haïfa, dans le centre de la capitale, où les incidents violents sont quotidiens. George n’a aucune information, en revanche, sur les pièces qui auraient pu être acheminées en Iran et en Turquie. Aucun représentant de ces deux pays n’est venu à la conférence d’Interpol qui a eu lieu à Amman, il y a quelques mois.
Parmi les pièces récupérées se trouve le vase de Warka, un chef-d’oeuvre sumérien, et la statue de Basitke, une représentation grandeur nature d’un jeune homme découverte dans le village qui porte ce nom. Mais il n’est pas question, dans l’immédiat, de rouvrir le musée, qui, estime George, deviendrait immédiatement une cible pour les terroristes.
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