Assurances : le compte est bon

Publié le 27 mars 2005 Lecture : 2 minutes.

Un peu plus de 80 milliards de F CFA ! Le marché camerounais de l’assurance affiche, pour 2003, un chiffre d’affaires à faire pâlir d’envie ses voisins de la sous-région. Mais avec 46 % du PIB de la zone Cemac, ce montant n’est pas à inscrire au chapitre des records. Il est néanmoins en augmentation de 8,9 % par rapport à 2002. Année au cours de laquelle le marché était dopé, notamment dans ses branches transports et responsabilité civile générale, par les contrats à terme, liés aux travaux du pipeline Tchad-Cameroun.
Il ressort des statistiques publiées par l’Association des sociétés d’assurances du Cameroun (Asac) que cinq poids lourds ont réalisé 70 % du chiffre d’affaires (CA) du secteur. En tête, les Français de Chanas, installée au Cameroun depuis… 1953, leader du marché avec un CA de quelque 15 milliards de F CFA grâce au contrôle de 21 % du volume des transactions de la branche assurance des biens, qui représente à elle seule 85 % de l’activité totale, l’automobile restant le bien le plus assuré, avec 23,2 milliards de F CFA de prestations, en augmentation constante. Reste qu’une étude de 2004 a révélé que 50 % des voitures en circulation ne sont pas assurées.
Les autres acteurs importants du marché sont le groupe Axa, 11,2 milliards de CA, la Société africaine d’assurances et de réassurances (Saar), seule compagnie à capitaux locaux dans ce classement, la Société nationale d’assurances au Cameroun (Snac) et Activa. L’enveloppe globale des sinistres et prestations vie a, elle aussi, sensiblement enflé : 10,5 % de plus qu’en 2002, soit au total 29,2 milliards de F CFA. Le résultat d’exploitation, déjà positif en 2002, a donc été confirmé en 2003, en dépit d’une baisse due au léger déficit d’exploitation des assurances vie. Autres risques qui ont vu leur couverture s’améliorer : les accidents corporels. Amélioration due aux revendications sociales de plus en plus exigeantes des salariés. Dans l’ensemble, cette branche représente les charges de sinistres les plus importantes, bien que le rapport entre sinistres et primes acquises se soit amélioré au cours de la même période. Même si aucun sinistre majeur n’a été enregistré en 2003, on a noté une progression sensible des sinistres payés, surtout dans la sous-branche aviation ; les avions Camair ont donné quelques sueurs froides à Chanas.
Au final, toutes les compagnies camerounaises sont bénéficiaires, performance imputable à la stricte maîtrise des charges d’exploitation, à la hausse du coût du risque et à une offre de produits plus adaptée à l’environnement socio-économique. Et les perspectives sont encourageantes du fait de la forte croissance des assurances d’épargne et du dynamisme du marché de l’assurance vie. Seul bémol : alors que les actionnaires comptent leurs dividendes, un peu plus d’une centaine de salariés du secteur n’ont pas eu droit aux fruits de cette croissance ; 130 pertes d’emploi en 2003 dans le secteur.

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