La valse des directeurs généraux

Publié le 27 février 2005 Lecture : 1 minute.

Parallèlement à ses difficultés financières, Camair a souffert de l’instabilité chronique de ses dirigeants. En dix ans, pas moins de cinq directeurs généraux se sont succédé à sa tête. À la suite d’une première restructuration, le Français Jean-Gabriel Ceccarelli, envoyé par Air France, en devient le patron en 1993. Mais, en mars 1996, le personnel se met en grève, exigeant le départ immédiat du DG, auquel il reproche sa « gestion désastreuse ».
En juillet 1996, le fauteuil revient à un Camerounais, Samuel Minko, ex-patron des chemins de fer. Dix-huit mois plus tard, une grève du personnel navigant paralyse le trafic et entraîne le limogeage de Minko. Le 23 janvier 1998, il est remplacé par Cyril Etoundi Atangana, qui conçoit un ambitieux plan de redressement. Remercié le 20 juin 2000, il n’aura tenu que dix-sept mois. Le pouvoir choisit alors un outsider, le banquier Yves-Michel Fotso. Celui-ci entame la restructuration tant attendue. Pour limiter les frais d’exploitation, il commence par licencier six cents agents. Parallèlement, il amorce le reformatage de la flotte. Sur le plan commercial, il met un terme à l’émission abusive de billets gratuits, et les escales non rentables sont supprimées. Camair échappe de justesse au dépôt de bilan. Mais les relations entre la direction et son autorité de tutelle sont exécrables. Parallèlement, les tensions de trésorerie demeurent très vives.
Le 28 juin 2003, la totalité de la flotte est saisie et tous les vols sont annulés. Le transporteur n’a pas honoré ses dettes à l’égard de la société Ansett à laquelle il loue plusieurs appareils. Le trafic reprend trois jours plus tard, mais, le 2 novembre, la flotte est de nouveau clouée au sol. Fotso est à son tour débarqué. Son successeur, Thomas Dakayi Kamga, a le profil traditionnel du grand commis de l’État. Mais son arrivée ne change rien à la situation. La nouvelle équipe n’est pas parvenue à stopper la descente aux enfers. Limogé le 23 février, le DG a été remplacé par Paul Ngamo Hamani, président de la Commission technique de réhabilitation (CTR) des entreprises du secteur public et parapublic.

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