Vitrines brisées ?

Publié le 27 janvier 2008 Lecture : 2 minutes.

Trois pays phares d’Afrique subsaharienne sont particulièrement sous les feux de l’actualité : Côte d’Ivoire, Kenya et Afrique du Sud. Présentés, à tort ou à raison, comme les vitrines du continent, ils connaissent aujourd’hui des fortunes diverses et suscitent l’inquiétude. La Côte d’Ivoire est l’objet de toutes les interrogations depuis septembre 2002. Le Kenya, véritable carte postale d’une Afrique « safari et farniente », se débat dans les soubresauts d’une élection présidentielle truquée, avec les conséquences que l’on connaît. Enfin, l’Afrique du Sud, première économie du continent, est aujourd’hui plongée dans le noir faute d’électricité
Jusqu’à une période récente, ces trois nations représentaient des modèles : la Côte d’Ivoire d’Houphouët constituait la fierté de l’Afrique de l’Ouest. Le Kenya ? Pays tranquille, stable, touristique, ouvert sur le monde et qui échappe aux pratiques récurrentes dans cette Afrique orientale livrée aux luttes de clans, aux conflits régionaux et à l’instabilité en général. Enfin, l’Afrique du Sud, si dynamique, si prospère, qui a accompli tant de progrès depuis la fin de l’apartheid en 1994. Pourtant, aucun d’entre eux ne sait de quoi demain sera fait.
La Côte d’Ivoire cherche une issue à la crise qui la secoue depuis maintenant plus de cinq ans. Comme au Kenya, les racines du mal sont profondes : la dévolution du pouvoir et son corollaire, la confiscation des richesses par un ou plusieurs clans au détriment des autres. Si nombre de questions restent en suspens à Abidjan (voir notre enquête pp. 32-37), au moins le chemin de la paix semble avoir été emprunté depuis maintenant presque un an, avec la signature des accords de Ouaga en mars 2007. Des accords qui concernent les deux principaux belligérants sans cependant exclure les autres acteurs du conflit. Peut-être une idée à creuser du côté de Nairobi (voir L’homme de la semaine, Raila Odinga, pp. 20-21) L’Afrique du Sud, elle, est incapable de faire face à la demande croissante d’électricité (voir p. 19). Sans parler de ses problèmes structurels (insécurité, fracture sociale, sida) et du choix « importantissime » qui l’attend en 2009 : élire le successeur de Nelson Mandela et Thabo Mbeki. Le principal favori ? Jacob Zuma, qu’on disait politiquement mort depuis qu’il a été mêlé à des scandales de corruption en 2005 et à une affaire de viol en 2006
Ces « modèles » sont aujourd’hui en grande difficulté. Une occasion de plus pour les « afropessimistes » à tous crins d’enterrer un continent riche de promesses non tenues. Pour les autres, une nouvelle opportunité de s’interroger sur les causes de cette sarabande infernale : un pas en avant, deux pas en arrière.

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