Tsonga, des racines et des ailes

Publié le 27 janvier 2008 Lecture : 2 minutes.

Physiquement, il ressemble au grand Mohammed Ali, à l’époque où celui-ci s’appelait encore Cassius Clay. Mais son talent raquette en main évoque irrésistiblement Yannick Noah, son idole. En se hissant pour la première fois de sa (jeune) carrière, le 27 janvier, en finale de l’Open d’Australie de tennis – l’un des quatre tournois majeurs du circuit professionnel -, Jo-Wilfried Tsonga est devenu la nouvelle star du tennis français et congolais. « Jo-Wil », comme l’ont surnommé les spectateurs de la Rod Laver Arena, à Melbourne, est né il y a vingt-deux ans au Mans, dans l’ouest de la France, d’une mère française et d’un père ancien champion de handball, habitué du centre sportif de Makélékélé, à Brazzaville.
Pourtant, Tsonga n’a encore jamais mis les pieds au Congo. Il n’en connaît que ce que Didier, son papa originaire de Pointe-Noire, lui en a raconté. La guerre civile qui a déchiré le pays, il y a quelques années, il en a entendu parler par des cousins en visite. Il se souvient de ce jour où, éberlué, se promenant avec eux dans un bois, il les a vus se jeter à terre en entendant un coup de feu tiré par un innocent chasseur
« Jo-Wil attache une grande importance à ses racines », expliquait son entraîneur Éric Winogradsky dans le quotidien sportif L’Équipe, à la veille de sa demi-finale victorieuse contre le numéro deux mondial, l’Espagnol Rafael Nadal, triple vainqueur de Roland-Garros. Il rêve de faire pour le Congo ce que Noah a fait pour le Cameroun. En commençant, pourquoi pas, par organiser une exhibition à Brazzaville.
Les responsables sportifs congolais attendent sa visite avec impatience. « Le tennis n’est pas le sport-roi ici. Peu de gens le pratiquent et les structures font défaut. Alors, pour nous, les performances de Tsonga sont une formidable vitrine », confie François Bossolo, président de la ligue de Brazzaville. À l’exception de sa famille et de quelques initiés, le pays a encore beaucoup de mal à se passionner pour les exploits australiens du lointain cousin français. D’autant que « les gens sont au boulot à l’heure des matchs », se désole Bossolo.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires