Togo : l’heure est au travail
Publié le 27 janvier 2008 Lecture : 2 minutes.
Le Togo celèbre le 5 février le troisième anniversaire de la mort d’un grand homme, le président Gnassingbé Eyadéma, que j’ai eu l’honneur d’observer et d’accompagner pendant quarante-cinq ans.
Le vide laissé par son immense stature est en partie comblé suite au processus de réconciliation nationale entrepris par le président Faure Gnassingbé. Avec le concours du président burkinabè Blaise Compaoré et la bonne volonté de l’ensemble des (très) nombreux partis politiques togolais, le premier gouvernement de maître Agboyibo a pu organiser la tenue d’élections législatives jugées « acceptables » par tous les observateurs. Le nouveau gouvernement de Komlan Mally issu de ces élections doit résolument prendre à bras-le-corps le formidable défi de la relance économique, seule capable de redonner confiance et courage à l’ensemble d’un peuple accablé par treize ans de sanctions aussi néfastes qu’injustes. Pour cela, il doit mettre à profit avec efficacité et courage la reprise des coopérations enfin renouées. []
Il n’y a pas de fatalité. La République du Togo dispose de nombreux atouts : une population industrieuse et accueillante, une grande diversité de paysages, propices au tourisme, des ressources minières importantes, des cultures variées, industrielles ou vivrières, des infrastructures performantes, comme le port autonome de Lomé. Il faut maintenant reprendre tout ce qui s’est lentement délité depuis les années 1990. Pour cela, l’État doit assumer avec persévérance ses tâches régaliennes, en particulier une saine gestion de l’impôt. []
Aux aides des anciens pays donateurs s’ajoutent les nouveaux venus, chinois et arabes en particulier, qui peuvent accélérer le développement des commerces et de la zone franche. L’arrivée dans le port autonome de gros transporteurs peut faire naître un trafic de transbordement vers les ports voisins, faisant de Lomé un hub maritime important pour la sous-région tout en accueillant le fret à destination des pays enclavés du Sahel.
L’heure n’est plus aux disputes, elle est au travail, et, pour ma part, je crois fermement que les Africains sont en plein dans l’Histoire et qu’ils savent regarder de l’avant, à leur rythme et dans leur intérêt.
