À quand les élections ?

Publié le 27 janvier 2008 Lecture : 2 minutes.

À moins d’organiser un scrutin « au rabais », il semble de plus en plus improbable que la présidentielle se tienne avant la fin de l’année. Officiellement, Laurent Gbagbo et Guillaume Soro ont fixé comme date butoir le 30 juin 2008 – parce qu’il faut une échéance. Or les audiences foraines (délivrance des jugements supplétifs pour l’obtention ultérieure des cartes d’identité et d’électeur) ne s’achèveront qu’en mars prochain. À partir de là, le chronogramme de la Commission électorale indépendante (CEI, dans laquelle la mouvance présidentielle est minoritaire) se donne un certain délai avant la tenue de l’élection. Laquelle ne peut avoir lieu, au plus tôt, avant octobre prochain, selon Robert Beugré Mambé, le président de la CEI. Si toutefois les choses ne traînent pas. Cette période doit être consacrée aux opérations d’identification et d’enregistrement des électeurs et à l’organisation matérielle du scrutin (recensement des candidats, organisation de la campagne, impression des bulletins, acheminement des urnes, sécurisation du processus).
C’est l’Institut national de la statistique (INS, sous le contrôle du régime), qui est chargé de fournir à la CEI les listings de 2000, « bourrés d’erreurs », a réagi l’opposition. Reste que ces données, au-delà des erreurs, peuvent constituer une bonne base pour les principaux protagonistes. « Malgré une élection calamiteuse, écrit Christian Bouquet, professeur de géographie politique et de développement à Bordeaux, entre 2000 et 2002, Laurent Gbagbo a rassemblé une adhésion probablement plus large que ne le laissaient voir les résultats des élections législatives, municipales et départementales » Tandis que dans le camp d’en face ces listes ont permis au PDCI d’Henri Konan Bédié de gagner les législatives et au RDR d’Alassane Ouattara de remporter les municipales. Pas question pour eux d’y tolérer la moindre erreur ou de laisser le camp adverse mettre à profit leur renouvellement pour les tripatouiller. Ils estiment qu’à l’issue des audiences foraines le nombre des nouveaux inscrits devrait tourner autour de 3 millions – y compris les jeunes qui auront atteint la majorité au moment du vote.
En attendant de voir la question du corps électoral tranchée, le président Gbagbo a signé le 13 janvier le décret désignant la société française Sagem comme opérateur technique des élections. Mais peine à se mettre d’accord avec le Premier ministre sur la supervision du processus que l’ONU, depuis le départ de son haut représentant pour les élections, est chargée de certifier. Après celle de juin 2007 à Yamoussoukro, la rencontre du cadre permanent de concertation devrait, entre autres, aborder ce sujet. Fera-t-elle taire pour autant la controverse déjà engagée ?

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