A l’heure de l’argent roi

Publié le 27 janvier 2008 Lecture : 2 minutes.

La manne du « foot business mondial » gagne progressivement l’Afrique. Moins abondamment qu’ailleurs certes, l’argent du foot y circule cependant et commence à structurer un marché prometteur. Dossier très controversé, les tarifs des retransmissions télévisées connaissent, par exemple, une incroyable flambée. Pour un pays africain non qualifié à la CAN, ils sont passés de 150 000 euros en 2004 à 350 000 euros en 2006 et à 500 000 euros en 2008. Et l’inflation devrait continuer. Les droits de retransmission pour les quatre futures éditions (2010 à 2016) auraient été négociés pour 300 millions d’euros environ
« Je suis bien placé pour dire que les annonceurs sont prêts à mettre des dizaines de millions d’euros dans le foot africain », prédit par ailleurs Christian Enock Lagnidé, le président du groupe LC2, qui avait décroché les droits de retransmission télé des CAN 2004 à 2008 dans 44 pays d’Afrique subsaharienne pour 10 millions d’euros environ. À côté des images et des publicités retransmises en clair, en codé ou à la carte se développent de nouveaux services payants pour la téléphonie mobile ou Internet, des concours de pronostics ou des paris sportifs, qui attirent de nouveaux investisseurs.
Reste que pour que ces initiatives s’agrègent et créent une véritable économie, le football africain doit aussi posséder des championnats locaux et une Ligue des champions digne de ce nom. Il ne peut en effet se permettre de ne vivre qu’au rythme d’une CAN organisée tous les deux ans Ce n’est qu’à ce prix que les talents du continent ne rêveront plus de partir pour l’Europe ou l’Asie et qu’un marché africain des transferts s’organisera. Les mentalités vont heureusement dans ce sens. En 2009, le Sénégal devrait créer le cadre juridique d’un « vrai » championnat professionnel. Une évolution du statut juridique des clubs, qui deviendraient des sociétés anonymes à objet sportif ou des sociétés d’économie mixte sportives locales, des contrats des joueurs, du statut des agents est notamment prévue, ainsi que la création d’une commission des transferts chargée du suivi des flux financiers « Une volonté identique existe en Côte d’Ivoire, au Mali et au Cameroun », explique Moustapha Kamara, a qui le ministre sénégalais des Sports, Issa Mbaye Samb, a confié cette mission.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires