Peur sur Bissau

Publié le 26 novembre 2006 Lecture : 1 minute.

Avec une production moyenne de 100 000 tonnes par an, la noix de cajou, issue de l’anacardier, constitue une véritable rente pour la Guinée-Bissau, contribuant pour 80 % à ses exportations, pour une valeur annuelle de 70 millions de dollars. Mais la chute des cours mondiaux, consécutive à une baisse de la demande, notamment indienne et américaine (la noix est soupçonnée de provoquer de graves allergies), inquiète au plus haut point les autorités de Bissau. Plus grave : les négociants, jugeant artificiel le prix au kilo, fixé par le gouvernement à 350 F CFA (70 centimes), n’hésitent pas à se détourner de la Guinée-Bissau. De fait, l’État ne parvient plus à exporter ses productions. Des dizaines de tonnes de noix qui n’ont pas trouvé preneur pourrissent à même le sol. Quant aux négociants qui se fournissent encore sur ce marché, ils cassent les prix au point d’acheter le kilo à 20 centimes, notamment dans les régions rurales reculées. Selon le Programme alimentaire mondial (PAM), « le paysan bissau-guinéen doit désormais vendre 4 kg de noix pour acheter 1 kg de riz, contre 1 kg il y a quelques années ». Une situation à l’origine de tensions nutritionnelles déjà observée dans le pays, notamment chez les enfants, en raison de la baisse des revenus des paysans, 85 % de la population ayant recours à cette activité pour augmenter leurs revenus. À titre indicatif, 1 kg de noix brutes traitées se vend entre 30 et 40 euros dans les capitales occidentales

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