Guerre des chefs au PDG

Publié le 26 novembre 2006 Lecture : 2 minutes.

Dans la perspective de la succession d’Omar Bongo Ondimba, plusieurs barons du Parti démocratique gabonais (PDG) se sentent pousser des ailes et les différentes chapelles de la formation présidentielle s’affrontent à fleurets pas toujours mouchetés. Dernier épisode en date, le « Mbaniégate », du nom du scandale lié aux négociations en cours autour de Mbanié, îlot sous souveraineté gabonaise revendiqué par la Guinée équatoriale. Alors que les négociations entre Libreville et Malabo sont de plus en plus laborieuses, la presse locale (y compris le quotidien gouvernemental L’Union dans un article signé de son directeur, Albert Yangari) a dernièrement accusé certains ministres, dont celui de l’Intérieur, André Mba Obame, d’avoir proposé au président OBO de vendre l’objet du litige à son homologue de la Guinée équatoriale. Une enquête des services de sécurité a même été ouverte à la demande du chef de l’État.
Sans préjuger des résultats de ces investigations, l’affaire a au moins révélé d’anciennes inimitiés et de nouvelles alliances au sein du PDG. Alors qu’il était l’un des idéologues du clan des Rénovateurs, André Mba Obame s’est retrouvé vilipendé par les siens, notamment Germain Ngoyo Moussavou, ministre délégué aux Travaux publics, sans que le chef de file des « Rénos », le ministre de la Défense Ali Ben Bongo, ne vole à son secours. Cette passe d’armes augure-t-elle d’une redistribution des cartes au sein de l’exécutif ?
Seule certitude, depuis le décès du président du Sénat, Georges Rawiri, le clan des « caciques » est en perte de vitesse. Alors que les Rénovateurs se trouvent en position de force depuis la nomination de l’actuel gouvernement, en janvier dernier, avec le portefeuille de la Défense et celui de l’Intérieur, de la Sécurité et de l’Immigration. Le départ attendu de Mba Obame va-t-il les affaiblir ? Pas forcément, dans la mesure où, en condamnant un éventuel complot, ses ex-amis ont choisi de flatter l’orgueil national en criant à la haute trahison. Reste à savoir comment le courant des Appellistes tentera de tirer parti de la situation.
Hiérarques pédégistes, ex-maoïstes qui militèrent jadis au sein de l’Association générale des étudiants du Gabon (Ageg), ces partisans d’une troisième voie tiennent leur nom de l’appel qu’ils lancèrent le 6 mars 1990 pour calmer le jeu entre caciques et rénovateurs. Et s’inscrivent dans le sillage du ministre de l’Économie et de Finances, Paul Toungui, de ses collègues de la Santé, Paulette Missambo, ou encore de la Communication, René Ndemezo Obiang.

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