Perturbations béninoises

Publié le 26 août 2007 Lecture : 2 minutes.

Le Bénin et Globacom, deuxième opérateur de télécoms nigérian, ont signé, le 20 août, une convention pour l’attribution d’une licence GSM d’une durée de dix ans. Moyennant 33 milliards de F CFA (50 millions d’euros), Globacom, qui a raflé l’appel d’offres au nez et à la barbe de Lab Green Networks of Libya notamment, vient ainsi concurrencer Moov et Areeba-MTN, les deux principaux opérateurs au Bénin.
La société du Nigérian Mike Adenuga, patron du groupe éponyme, qui réunit des entreprises du secteur pétrolier, une banque ainsi que des participations dans l’immobilier et les travaux publics, bénéficie de conditions avantageuses : somme payable en trois ans (après un premier versement de 15 milliards de F CFA), exemption de droits de douane pour les équipements importés, baisse des taxes de 6 % à 4 %.
La transaction intervient au moment où les télécoms béninoises traversent une zone de fortes turbulences. Le 12 juillet, les réseaux de Moov et d’Areeba-MTN sont suspendus sur décision de l’Autorité de régulation des postes et télécommunications (ARPT). Cette dernière considère que les deux opérateurs ne respectent pas le cahier des charges parce qu’ils viennent de changer d’actionnariat suite à des alliances avec d’autres professionnels. Estimant, par ailleurs, qu’ils ont acquis leur licence à vil prix (moins de 5 milliards de F CFA), l’ARPT les somme de s’acquitter d’un droit de 30 milliards de F CFA (déduction faite des montants déjà payés) dans le cadre d’un nouveau cahier des charges. Dans la foulée, le 3 août, l’État lance un appel d’offres international censé créer l’émulation dans un secteur qu’il ne juge pas assez concurrentiel. Le 10 août, le choix de Globacom – qui lorgne aussi une licence au Ghana – est décidé en Conseil des ministres. Son réseau doit être opérationnel dans une période de soixante jours à partir de la signature de la convention. De leur côté, Moov et Areeba-MTN ne sont pas décidés à s’acquitter des 30 milliards de F CFA et leurs réseaux restent suspendus. Un bras de fer juridique avec l’État a commencé, sous le regard impuissant des Béninois qui ne peuvent plus téléphoner.

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