L’été des Algériens
Publié le 26 août 2007 Lecture : 1 minute.
Le phénomène n’est pas nouveau, mais il semble avoir pris une nouvelle ampleur cet été. Le nombre de touristes algériens en Tunisie aurait dépassé 500 000 en deux mois (juillet et août) et pourrait franchir le cap du million en 2007, contre 945 000 en 2006 et 623 000 en 2001. Longtemps troisièmes, derrière les Français et les Allemands, les Algériens sont passés deuxièmes en 2002 et arriveraient premiers en 2007 Mais le plus important réside dans la qualité de l’accueil qui leur est réservé par leurs voisins et l’impact de leur séjour sur l’économie tunisienne.
Les consignes données aux postes douaniers – une dizaine de points de passage sur une frontière de 965 km – après les festivités du 50e anniversaire de la République tunisienne, le 25 juillet, ont permis d’alléger les formalités. Facilement reconnaissables grâce à la plaque d’immatriculation de leurs voitures (jaune), les Algériens se sont déplacés en famille. Deux destinations balnéaires privilégiées : Nabeul-Hammamet, à 60 km au sud de Tunis, et Sousse-Kantaoui, à 140 km.
Contrairement aux touristes européens, les Algériens dépensent « mille fois plus », estiment un restaurateur. Ils choisissent pour la plupart de résider dans des appartements et villas meublés en bord de mer. Face à la demande, beaucoup ont dû se rabattre sur les quartiers périphériques. Aux prix de 20 à 100 dinars la nuit, les loyers ont permis aux Tunisiens de gagner des sommes rondelettes et bienvenues à l’approche de la rentrée scolaire et du mois de ramadan (mi-septembre). Très dépensiers, les Algériens ont fait la queue devant les guichets de change (face à l’afflux, des banques ont limité à 300 euros la transaction par personne). De l’argent vite dépensé dans les supermarchés, les centres de loisirs et les commerces. « Les prix sont plus élevés qu’en 2006 », regrette un couple de médecins algériens, qui reproche aux commerçants de tirer profit de la situation, mais qui promet de revenir en 2008 : « Ici, on trouve tout, sauf la religion. »
