Encore peu de consommateurs

Publié le 26 août 2007 Lecture : 2 minutes.

Le cannabis n’est plus la seule substance à faire planer l’Afrique de l’Ouest. Avec la hausse du narcotrafic dans la sous-région, la prise de drogues dures y serait en pleine expansion. « On en trouve sans difficulté à des prix abordables dans toutes les grandes villes ouest-africaines. Au Liberia, certains enfants-soldats racontent avoir pris du crack artisanal mélangé à de la poudre à canon », s’alarme l’ONUDC, l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime.
Champions toutes catégories des nouvelles substances absorbées : la cocaïne et ses dérivés. « La plupart des trafiquants présents en Afrique de l’Ouest sont, en effet, originaires d’Amérique du Sud, où est cultivée la feuille de coca », décrypte Jean-Michel Colombani, commissaire divisionnaire et chef de l’Office central de répression du trafic illicite de stupéfiants (Ocrtis), à Paris. Même si elle reste plus limitée, l’héroïne ferait également son apparition à la suite d’échanges clandestins avec certains groupes criminels d’Afrique de l’Est, au grand dam des ONG qui craignent que la circulation des seringues ne favorise l’expansion de la pandémie de sida
L’absorption de ces deux substances serait d’autant plus facile que la drogue arrive prête à consommer sur le continent. « Il faut 300 kg de feuilles de coca pour fabriquer 1 kg de poudre de cocaïne. Pour les narcotrafiquants, il est bien plus discret de transporter le produit fini plutôt que les ingrédients nécessaires à sa fabrication, explique Jean-Michel Colombani. La seule opération à laquelle ils se livrent éventuellement sur le sol africain, c’est le reconditionnement. En cas de réexpédition de la marchandise vers l’Europe par avion, les ballots de poudre de plusieurs dizaines de kilogrammes livrés par bateau sont divisés en petites boulettes d’une trentaine de grammes emballées dans des préservatifs ou des films plastique ingérées par les passeurs. »
L’ampleur réelle du phénomène reste toutefois difficile à évaluer. Aucun observatoire spécialisé dans l’étude de la consommation de stupéfiants n’existe à ce jour en Afrique de l’Ouest. Si un marché de consommation des drogues dures s’y développe, « il se limite surtout à la jet-set locale et à certains membres des communautés européennes et libanaises qui travaillent sur place, croit savoir Colombani. Le coût des doses reste encore inaccessible pour l’Africain moyen, qui continue à leur préférer le cannabis, bien moins onéreux ».

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