Si l’océan atlantique débordait
Nouakchott, le 7 mars. Un portable sonne. Après avoir échangé quelques phrases en hassaniya, l’homme en boubou bleu ciel raccroche. Il rapporte la nouvelle à son groupe d’amis. Une tempête se prépare qui menace de faire déborder l’océan. Les habitations les plus proches seront inondées, peut-être emportées. À quelques mètres de là, un curieux entend et passe un coup de fil pour s’informer. Depuis plusieurs jours, l’angoisse rôde et se transmet d’un mobile à l’autre. Il y a moins d’une semaine, la mer agitée aurait fait deux morts et endommagé des pirogues. La capitale mauritanienne, en partie construite au-dessous du niveau de la mer, craint la remontée des eaux au-delà du cordon dunaire qui la protège. Les remous du tsunami qui frappait les côtes d’Indonésie en décembre 2004 sont encore présents à l’esprit des Nouakchottois. « C’est une rumeur », conclut le curieux en coupant son portable. Le lendemain, le quotidien public Horizons se veut également rassurant : « Rien de précis, rien que des rumeurs. » Il n’empêche. Le vent souffle dans le ciel voilé et les portables continuent de sonner.
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