Le PJD vu de l’Intérieur
Le PJD (Parti de la justice et du développement) remporte les législatives de 2007 avant d’entrer au gouvernement, voire de le diriger. Ce pronostic, entretenu par la presse et généralement retenu par la classe politique, n’émeut pas outre mesure « ceux qui savent » au ministère de l’Intérieur. L’homme qui y suit de près l’évolution du mouvement islamiste, avec son aile légaliste (PJD) et son aile intraitable (Al Adl wal-Ihsane), avance une hypothèse toute différente. « L’objectif du PJD est d’améliorer substantiellement le nombre de ses députés, passant de 42 à 75 ou davantage sur les 325 sièges que compte la Chambre des représentants. Et il n’est pas du tout sûr qu’il souhaite entrer au gouvernement. » Une telle « autorégulation » s’explique, selon « monsieur Islamisme », par deux considérations. Sachant que sa marge de manuvre, au cas où il siégerait au gouvernement, sera, par la force des choses, fort limitée, le PJD n’apporterait pas de changements substantiels et risquerait de se couper de sa base. En second lieu, en participant au pouvoir, il prêterait le flanc à ses frères ennemis d’Al Adl wal-Ihsane qui le désignent volontiers comme « le paillasson du Palais ».
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