Pour une réforme du FMI

Publié le 26 février 2006 Lecture : 2 minutes.

Après le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Rodrigo de Rato, c’est au tour du gouverneur de la Banque d’Angleterre, Mervyn King, de faire des propositions sur la réforme de l’institution. Il est en effet indispensable, écrit le Financial Times, de repenser complètement le rôle qu’il joue dans le système financier international. Le FMI n’est plus, par exemple, le prêteur de dernier recours ni pour les grands pays ni pour les pays émergents. Il reste cependant marqué par les conditions dans lesquelles il a été créé à Bretton Woods, en 1944. Il faudrait, par exemple, rééquilibrer la représentation et les droits de vote des pays membres. Mais il faut aller encore plus loin, juge King, dans son discours prononcé le 20 février à New Delhi – ce n’est pas un hasard -, et se demander : quel doit être désormais le rôle du FMI dans un système financier mondialisé ? Pour King, ses fonctions de prêteur doivent être marginalisées. Il serait important que le Fonds concentre ses activités sur la surveillance et l’information, la transparence des politiques économiques – qu’il soit un forum où les pays débattent des problèmes financiers mondiaux avec l’aide d’experts neutres.

King reconnaît que le FMI doit clarifier son rôle de surveillance des taux de change, comme le souhaitent les États-Unis. Mais il estime que ce rôle doit être limité, et que le Fonds ne doit pas négliger les problèmes de balance des paiements qui permettent d’évaluer la gravité des déséquilibres mondiaux. King fait de nécessité vertu. Les grands marchés émergents de l’Asie semblent décidés à s’autoprémunir des crises financières, même s’il serait plus efficace qu’ils constituent des réserves communes et s’assurent collectivement via une institution comme le FMI. Et si le Fonds peut faire davantage en matière de devises, il ne saurait régler un conflit entre la Chine et les États-Unis.

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Les propositions de King, écrit le Financial Times, ont le mérite d’être réalistes. Elles rejoignent celles de De Rato, qui estime que la responsabilité première du FMI est la surveillance, pas le prêt. L’un et l’autre considèrent que le Fonds n’a pas un grand rôle à jouer dans les pays à faibles revenus.
Mais s’il doit donner les avis d’experts désintéressés, le FMI doit pouvoir le faire en toute liberté, sans dépendre d’un Conseil exécutif préoccupé par le micromanagement et composé de représentants nationaux. Ce conseil date du temps où il y avait des problèmes matériels de communication sur la planète. Il devrait être désormais remplacé par un directoire auquel le directeur général rendrait des comptes. Sans une telle mesure, la réforme du Fonds serait incomplète.

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