« Made in Japan »

Publié le 26 février 2006 Lecture : 1 minute.

Au collège, il avait pris arabe première langue. Un vu de son père musulman. Cet aîné d’une famille de six enfants élevé à Trappes, en banlieue parisienne, a ainsi pu échapper au collège de sa cité pour étudier dans un établissement socialement mixte. Dix-huit ans plus tard, c’est le japonais que parle couramment Ahmed Agne, après de belles études et deux années d’immersion dans une petite ville du Japon. Jusqu’à pouvoir vivre de traductions de jeux vidéo.

Ce passionné de mangas, fils d’un ouvrier mécanicien sénégalais et d’une mère au foyer mauritanienne, a même réussi à s’introduire dans le milieu très fermé des éditeurs français de mangas. Il a créé Ki-oon il y a deux ans avec Cécile Pournin, rencontrée sur les bancs de la fac, et la maison dispose pour la première fois en janvier dernier au Festival d’Angoulême d’un stand pour présenter ses dix-huit titres et les vingt-cinq à paraître en 2006. Il ne craint pas la vive concurrence des vingt-cinq éditeurs de mangas. « Notre maison, dont le nom signifie avoir le cur gonflé d’émotion, est une des deux ou trois seules dont les éditeurs parlent le japonais », se félicite Ahmed Agne.

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Un atout face à des confrères nippons très sélectifs comme SquareEnix. Et un moyen d’acquérir directement des droits mondiaux auprès d’auteurs japonais. Pour Duds Hunt, vendu à 8 000 exemplaires en français, Ahmed Agne et Cécile Pournin sont en négociation avec des éditeurs coréens, allemands, italiens, américains. En octobre dernier, ils étaient à Francfort. Gonflés d’émotion ? Gonflés tout court.

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