Le retour de Jeune Afrique

Publié le 26 février 2006 Lecture : 2 minutes.

Il y a six ans, nous avons osé ce que nous-mêmes, à l’époque, avons appelé une audace : nous nous sommes imposé – et, plus grave, nous vous avons imposé – le changement de titre de notre hebdomadaire.
D’une semaine à l’autre, au grand dam d’une partie importante de ses lecteurs et de son équipe, Jeune Afrique est devenu Jeune Afrique/l’intelligent.
Cela s’est fait à mon instigation, mais, je vous prie de le croire, ce n’était pas par lubie ni caprice.
L’idée directrice était de transformer cet hebdomadaire africain qui, en quarante ans, avait conquis une audience continentale inégalée, en hebdomadaire africain et international : le XXIe siècle qui allait débuter serait celui de la conquête par Jeune Afrique, devenu l’intelligent, en plus d’une large audience africaine, d’une audience internationale substantielle.
Auteur principal de cette idée de changement, je me suis donné in petto cinq ans pour réussir la gageure, ou conclure qu’elle n’était pas tenable.

Six longues années se sont écoulées depuis la parution du n° 2040, le 15 février 2000, sous le titre Jeune Afrique/l’intelligent, et 314 numéros ont été publiés sous ce label. Mais le but que nous nous sommes fixé n’est toujours pas atteint et, de surcroît, le titre de Jeune Afrique/l’intelligent n’est accepté par la plupart d’entre vous qu’avec une réticence qui ne s’est guère atténuée.
L’attachement viscéral au nom mythique de Jeune Afrique est demeuré très fort.
Je constate comme tout un chacun que la décision mise en uvre il y a six ans n’a pas rallié vos suffrages et n’a pas donné les résultats que nous escomptions.
Il nous faut donc nous résoudre à l’annuler. Sans pour autant revenir au statu quo ante, car, en six ans, votre journal s’est modifié pour devenir africain et international.

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Faut-il battre sa coulpe, déplorer le temps perdu, l’argent gaspillé, le désagrément créé ?
On me pardonnera, je l’espère, de n’en rien faire, car je suis, et cela depuis des décennies, le modeste disciple du grand Deng Xiaoping, fondateur de la Chine moderne, qui a énoncé ceci, dont il a fait sa règle de vie :
« Il faut essayer d’aller plus loin si on voit que c’est bon.
S’arrêter, revenir en arrière si l’on s’aperçoit qu’on s’est trompé.
Mon premier principe est de ne pas craindre de faire des erreurs ; mon second est de les corriger dès qu’elles apparaissent. »
Puisque notre décision de février 2000 n’a pas été couronnée de succès, nous la corrigeons et revenons, dès ce numéro, à Jeune Afrique, notre marque, que vous avez su défendre et nous obliger à restaurer.
Je pense que la majorité d’entre vous accueillera ce retour avec joie. Mais vous verrez, comme Marwane Ben Yahmed l’explique plus loin (voir page 15), qu’il s’agit en réalité, pour ce journal qui va allègrement vers ses cinquante ans, d’un nouveau départ.
Car votre hebdomadaire se dote de hors-séries en français et en anglais, publie une revue bimestrielle, dont le premier numéro (de la nouvelle série) a déjà rencontré un beau succès.
Et se prépare à devenir producteur de programmes audiovisuels.

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